Tubal-Cain, Nimrod et Hiram : l’autre légende


Iram « cité des piliers », également appelée Irem, Ubar, Wabar ou la Cité aux 1000 colonnes, est une cité perdue apparemment située dans la Péninsule arabe.

Iram est à la fois historique et mythique. Historique car elle a bel et bien existé : elle est mentionnée dans d’anciens écrits et dans la tradition orale comme un important centre commercial du désert de Rub’ al Khali, situé dans la partie Sud de la péninsule arabe. On estime qu’elle a existé de -3000 jusqu’au Ier siècle. Puis elle disparaît mystérieusement des écrits et témoignages, sans que l’on sache pourquoi.

Le mythe prend alors le relais : les légendes en font une ville fabuleuse, une cité féerique et étincelante dont les habitants, arrières petits-enfants de Noé, polythéistes et adeptes de la magie, furent ensevelis sous les sables avec leur ville. Y a t-il un rapport avec la légende maçonnique : aujourd’hui à la lumière de nos analyses on peut l’affirmer en toute quiétude.

Tablette d’Ebla (il y en a 15.000)

Aujourd’hui la cité des mille colonne a été localisée dans le sultanat d’Oma à Ubar. Plusieurs découvertes récentes ont ressorti Iram du monde du mythe pour celui de l’Histoire. La première découverte fut celle de tablettes dans les archives d’Ebla qui mentionnent explicitement le nom d’Iram. La seconde provient de l’étude par des archéologues de photos du golfe Persique prises depuis la navette spatiale Columbia en 1984. Ces photos montrent clairement plusieurs traces de villes détruites tout le long de la route de l’encens entre les années 2800 av. J.-C. et 100. L’une d’entre elles, à l’extrémité Est d’Oman dans la province de Dhofar, est une ville nommée Ubar, qui est généralement identifiée comme étant Iram.

Au début des années 1980, un groupe de chercheurs s’intéresse à l’histoire d’Ubar. Ils utilisent alors des données provenant des satellites équipés d’un radar à pénétration de sol et du Landsat de la NASA, ainsi que du satellite Spot pour retrouver les anciennes routes chamelières ainsi que leurs points de convergence. Des fouilles permettent ensuite de mettre au jour une forteresse servant à protéger la route et surtout un point d’eau sous la forme d’une vaste caverne située sous la forteresse. Cette caverne se serait effondrée entre 350 av. J.-C. et 300 av. J.-C., bloquant ainsi l’accès à la source.

En 1992, un archéologue amateur, Nicholas Clapp, prétend avoir découvert la ville en utilisant les données de la NASA. Il la situe également sur l’un des points d’eau, sur la route de l’encens allant des montagnes d’Oman jusqu’aux riches cités du Nord. Cette cité aurait été détruite pour moitié dans une gigantesque doline puis abandonnée par ses habitants.

Arabophone et réalisateur de films documentaires à succès, Clapp est tombé, lors de ses recherches sur l’histoire arabe, sur un ouvrage très intéressant. Ce livre, intitulé Arabia Felix, avait été écrit par le chercheur britannique Bertram Thomas en 1932. Arabia Felix, qui signifie « l’Arabie heureuse », était l’appellation romaine pour le sud de la Péninsule Arabique, qui inclut aujourd’hui le Yémen et une grande partie du Sultanat d’Oman. Les Grecs appelaient cette région Eudaimon Arabia (L’Arabie bénie), et les érudits arabes médiévaux Al-Yaman as-Saida (L’heureux Yémen) parce que les gens qui y vivaient autrefois servaient d’intermédiaires privilégiés dans le commerce très lucratif des épices entre l’Inde et le Nord de la Péninsule Arabique. De plus, les habitants de cette région produisaient et revendaient de l’encens, une résine aromatique issue d’arbres rares.

Le chercheur britannique Thomas a longuement parlé de ces tribus et a même déclaré avoir trouvé les traces d’une ancienne cité fondée par l’une d’elles. Il s’agissait de la cité connue des Bédouins sous le nom de « Ubar ». Lors de l’un de ses voyages dans la région, les Bédouins du désert lui avaient montré d’anciennes pistes et avaient déclaré que ces pistes menaient vers la vieille cité d’Ubar. Thomas, qui était passionné par ce sujet, mourut avant d’avoir pu compléter ses investigations.

Clapp se plongea dans les écrits de Thomas et crut en l’existence de la cité perdue évoquée dans l’ouvrage. Sans perdre de temps, il commença ses propres recherches, en essayant de poursuivre le travail entamé par Thomas. Clapp utilisa deux approches différentes pour prouver l’existence d’Ubar. Premièrement, il retrouva les pistes mentionnées par les Bédouins. Il s’adressa ensuite à la NASA afin d’obtenir les photos satellites de la région. Après beaucoup d’efforts, il parvint à convaincre les autorités locales de prendre des clichés de la zone tant souhaitée.

Clapp étudia après cela les anciens manuscrits et cartes de la bibliothèque Huntington en Californie. Son objectif était de trouver une carte de la région visée. Une courte recherche lui permit d’en découvrir une : il s’agissait d’une carte dessinée par le géographe égypto-grec Ptolémée au 2ème siècle (de l’ère chrétienne). Cette carte révélait l’emplacement d’une ancienne cité trouvée dans la région ainsi que les pistes qui y menaient.

Entre-temps, sa recherche fit un bond en avant lorsqu’il reçut la nouvelle que la NASA avait procédé aux prises de photos souhaitées. Ces photos montraient l’existence de pistes caravanières difficilement décelables à l’oeil nu depuis le sol, mais clairement identifiables depuis le ciel. En comparant les clichés avec la carte de Ptolémée, Clapp parvint très vite à la conclusion suivante : les pistes des deux documents coïncidaient, et elles aboutissaient sur un vaste site ayant toute l’apparence de l’emplacement d’une cité.

Finalement, grâce au travail de Clapp et à celui de Thomas avant lui, ainsi qu’à l’aide fournie par les chercheurs de la NASA, l’emplacement de cette cité légendaire, qui avait fait l’objet de récits oraux par les Bédouins, fut découvert. Peu de temps après, commencèrent les fouilles et des vestiges enfouis sous les sables furent mis au jour. C’est pourquoi cette cité perdue fut surnommée « l’Atlantis des sables, Ubar ». Dès le début de cette recherche, on comprit que les restes de cette cité appartenaient au peuple de ‘Ad. La concordance devint incontestable à partir du moment où, parmi les restes découverts, on mit au jour les vestiges de colonnes et tours d’Iram mentionnées de façon précise dans le Coran. L’un des responsables des fouilles, le Dr Juris Zarins, déclara qu’étant donné que les tours sont l’un des signes distinctifs d’Ubar et qu’Iram est mentionnée comme abritant des tours et des piliers, ces indices si particuliers suffisent à prouver que le site déterré n’est autre que celui d’Iram, la cité des ‘Ad décrite dans le Coran.

Hiram et Tubal-Caïn

A la lumière des éléments expliqués ci-dessus nous pouvons avancer dans la filiation d’Hiram avec Tubal-Caïn et Nemrod (Nimrod)

Une filiation mythique relie Tubal-Caïn, Nemrod et Hiram. Hiram ne fut peut-être pas originellement le roi Hiram de Tyr ni même l’architecte en chef du Temple de Salomon, cela aurait très bien pu s’agir d’un titre désignant les descendants des Himyarites, des Colosses « rouges » protophéniciens, marins et bâtisseurs de cités cyclopéennes venus du royaume subarabique oublié d’Hadramaoût, dont il subsiste des traces archéologiques du  « dépôt » civilisateur qu’ils auraient pu transmettre aux Cabires des volcans anatoliens avant que ne survienne le Déluge chaldéen.

Hiram ne désignerait pas une personne en particulier mais une fonction, celle des contremaîtres descendants de Tubal-Caïn et dispensateurs d’une tradition caïnïte secrète transmise de générations en générations depuis que fut fondée, sur la terre de Nod où s’étaient exilés les enfants de Caïn, la toute première cité que la Bible nommait Hénokia.

Le Coran désigne par ailleurs Hiram comme le chef de la tribu des « Colonnes qui touchent le Ciel » dans la sourate 89 intitulée « l’Aube ». Cette tribu avait fondé la cité mythique d’Iram, celle-là même qui, dans la nouvelle de Lovecraft « Les Engoulevents de la Colline », désigne la « porte » que franchiront les Grands Anciens au dénouement des temps. D’après les chroniques babyloniennes, lorsque la longue période du Déluge prit fin, la royauté redescendit du Ciel et inaugura une nouvelle dynastie dont le fondateur fut Hammourabi, qualifié de « bon pasteur » ayant rassemblé son troupeau dispersé. Dans Voyage en Orient de Gérard de Nerval on peut lire que le « Maître Hiram » avait établi non loin du Temple inachevé de Salomon, les mines et les forges « où sans cesse retentissait le marteau, des fonderies souterraines, où le bronze liquide glissait le long de cent canaux de sable, et prenait la forme des lions, des tigres, des dragons ailés, des chérubins, ou même de ces génies étranges ou foudroyés, races lointaines, à demi perdues dans la mémoire des hommes » et qu’à l’aurore des temps postdiluviens, lorsque la race de Nemrod, les Hémiarites (ou Homérites), entreprit d’élever la tour de Babel, celle-ci fut de nouveau dispersée comme le furent leurs ancêtres, les Kaïnites, « princes d’Énochia » qui résidaient dans les profondeurs de la terre sous le règne de Tubal-Caïn. Si l’on considère, en outre, que Nemrod fut le maître bâtisseur et architecte de la tour de Babel, cela indique bien qu’il figure à de nombreux égards le chaînon manquant qui relie chronologiquement, selon l’enchaînement des cycles, Tubal-Caïn à Adoniram (Hiram-Habif), l’architecte épris de la reine de Saba. Pour Raphael Draï, « Erets Chînar » (la terre de Shinéar en hébreu) fut « l’endroit précis où s’étaient collectés les morts du Déluge ! » et les Noachites qui résidaient en ces terres, « cette collectivité amnésique », s’y étaient établis comme en un terrain sûr.

à suivre dans mon prochain ouvrage, voir ici


 
 


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