Corpus hypercubus : de la pierre hyper cubique


Corpus hypercubus est un tableau peint en 1954 par Salvador Dalí ; il représente Jésus crucifié sur le patron tridimensionnel d’un tesseract. Gala, l’épouse de Dalí, y est représentée en une Vierge Marie contemporaine, qui contemple Jésus crucifié. En arrière-plan, la baie de Portlligat. Le tableau est au Metropolitan Museum of Art de New York.

La toile représente un crucifix avec un corps christique lévitant sur la croix. Dalí affirma de cette toile : « je peignis une croix hypercubique sur laquelle le corps du Christ se convertit métaphysiquement en un neuvième cube, en suivant les préceptes et discours sur la forme cubique de Juan de Herrera, constructeur de l’Escorial, inspiré de Ramon Lulle. »

Il y a donc bien 9 cubes.


Salvador Dali, Corpus hypercubus, 1954

 
Qui est  Juan de Herrera ?

Juan de Herrera est l’architecte et le mathématicien qui, à la mort de Juan Bautista de Toledo, poursuivit la construction du palais de San Lorenzo del Escorial, près de Madrid, somme architectonique incomparable. Il put imprimer ainsi à l’édifice, d’une manière globale, mais aussi dans ses moindres détails, sa conception du monde. Conception particulière au point que René Taylor n’a pas hésité à écrire que Herrera était « un mage, un homme profondément versé dans l’hermétisme et dans les sciences occultes. »

Signalons au passage que cet architecte, sorte de Surintendant des Bâtiments de Philippe II, conçut, entre autres, la Loge des Marchands de Séville et la cathédrale de Valladolid, sanctuaire de la Contre-Réforme. Tous les projets qu’il dessina sont savants et subtils, reposant sur une parfaite connaissance des proportions et ses plans sont un exemple achevé d’architecture fondée sur l’emploi du module ou diviseur commun entre les dimensions. Ils s’inscrivent dans la révolution stylistique opérée dans l’état espagnol par l’exigeante volonté de Philippe II et, plus largement, dans le contexte européen du classicisme.

Parmi les nombreux documents d’époque, un traité écrit par Juan de Herrera, et quelque peu oublié jusqu’à aujourd’hui, intitulé Discours sur la figure cubique, peut nous éclairer sur l’esprit qui a guidé l’architecte et qui a présidé à la construction de l’Escorial.

Herrera y rapproche les notions de la mathématique d’Euclide de son interprétation de l’Art combinatoire de Raymond Lulle. Car Philippe II et Juan de Herrera furent de grands admirateurs du bienheureux catalan. Faut-il rappeler ici l’influence considérable, insoupçonnée, bien que toujours attestée et revendiquée, que Lulle exerça en Europe, pendant des siècles, sur des personnages comme Lefèvre d’Etaples, Pic de la Mirandole, Cornelius Agrippa, Giordano Bruno, Leibnitz, etc., sans parler des traités alchimistes qui lui ont été attribués. Mais il est néanmoins curieux, voire étonnant, de trouver son influence dans la conception du temple de la Contre-Réforme, ce monastère-palais-nécropole, d’un sévère style classique, dans une Castille rigoriste, en pleine expansion belliqueuse, chassant le morisque à l’intérieur et le réformé à l’extérieur.

Hommage au maitre par Salvador Dali

Mais on sait à présent que, sous l’orthodoxie de la monarchie castillane et sa politique religieuse agressive, se cache l’influence discrète et souterraine de l’hermétisme. Philippe II collectionnait les œuvres hermétiques et Taylor a montré une similitude remarquable entre les préoccupations magico-architecturales de Herrera et celles de John Dee, l’astrologue d’Elisabeth, ami et guide de Bruno durant son séjour à Londres.

Taylor écrit: « Tous deux, Dee et Herrera, furent mathématiciens, mais, à leur intérêt pour les mathématiques rationnelles, s’ajoutait leur passion pour la mathésis ou mathématiques mystiques (…) L’un et l’autre furent des adeptes de Lulle (…) et s’intéressèrent à l’hermétisme, à l’astrologie et à la Kabbale ». Taylor ajoute que Philippe II avait même connu personnellement le mage anglais, qui avait fait son horoscope.

L’alphabet secret du cube par Herrera

 
Christus hypercubus

Comme nous allons maintenant le démontrer au delà de la fable du mythique chantier des cathédrales, la pierre cubique n’a jamais eu le sens qu’on lui prête sauf pour voiler son sens profond t essentiel.

Apparue en 1614 à Cassel, en Allemagne, la Rose-Croix a inspiré nombre de systèmes ésotériques ou occultistes. La Franc-Maçonnerie n’y a pas échappé, et dès 1750, le grade de Chevalier de l’Aigle Noir, futur Chevalier puis Souverain-Prince Rose-Croix.

Les rituels les plus anciens qui nous sont parvenus datent des années 1760. Ce sont souvent des copies en seconde ou troisième main de documents originaux. Le grade de Rose+Croix fut au XVIIIe siècle un degré cardinal voire ultime de nombreux systèmes maçonniques. Les rituels étaient alors variés et nombreux. Ils pouvaient néanmoins se subdiviser en deux catégories : les uns faisaient appel à une symbolique chrétienne transposant la Passion du Christ en une légende maçonnique, d’autres étant plus près d’une interprétation alchimique.

Les plus anciens rituels du grade maçonnique de Rose+Croix, ainsi que les tableaux associés évoquaient un prodige aussi merveilleux que mystérieux : sur le sommet du Mont du Calvaire, le Golgotha, était représentée :

« une pierre cubique suant sang et eau, pour représenter le fils de l’homme dans cette situation. Sur la pierre cubique une rose que l’on compare à sa douleur et dans le milieu la lettre G qui veut dire Geova, qui est la parolle (sic) expirante. »

Le rituel transcrit dans le cahier de Mirecourt fait d’ailleurs dire à l’impétrant : «  le voile du temple est déchiré, les ténèbres se répandent sur la terre, la lumière est obscurcie (. . .) la Pierre Cubique ruisselle de sang et d’eau et la parole est perdue. »

Ainsi, l’allusion est claire : le rituel de Chevalier de L’Aigle Noir est exclusivement chrétien tout droit issu de la kabbale chréteinne en vieguer à l’époque en Allemagne (Système de Johann Reuchlin et autre) et la Pierre Cubique est assimilée au Christ supplicié au Centre de la Croix.

Mais comment peut donc se faire cette véritable transmutation de la Pierre Cubique vers le Christ rédempteur ?

C’est ce que nous allons tenter de voir en examinant, en premier lieu, le symbolisme de la Pierre Cubique, à la lumière de la tradition de la mystique juive de la Kabbale. Puis nous verrons comment la Pierre Cubique s’épanouit par le mystère de la Croix du Christ en Rose mystique et comment cette même Croix évoque les six directions de l’Univers et le Centre, et, de là, les « six plus un jours » de la Création du Monde évoqués par la Genèse.

Inextricablement mêlés, l’un révélant l’autre et se révélant par le troisième terme, le Cube, le Macrocosme et le Microcosme nous apparaîtront alors, nous rendant apte à voyager avec Salvator Dali et son Corpus Hypercubus dans la Quatrième Dimension.

de la Pierre Cubique
La Pierre Cubique

Dans la tradition maçonnique et dès le tout premier jour de son entrée dans cette société initiatique, le nouveau venu est mis en présence de la Pierre Cubique qu’on lui présente comme un idéal à atteindre, par rapport à la Pierre Brute (lui-même) qu’il doit tailler : en fait, c’est la méthode initiatique même qui lui est présentée. Cette méthode participe en effet symboliquement du Maillet et du Ciseau pour enlever des parcelles de matière à la Pierre Brute. Ainsi sera retrouvée la forme idéale contenue dans la forme brute illustrant ainsi la devise de l’Ordre Cossais : « Ordo ab Chao ».

Le Cube dérive du Carré, tracé par le truchement de l’équerre. Le Compas, instrument divin, trace le cercle, comme l’évoque William Blake dans son œuvre picturale célèbre, L’Éternel.

« Le Cercle et le Carré évoquent deux aspects fondamentaux de Dieu : l’Unité et la Manifestation. Le Cercle exprime le céleste, et le carré le terrestre, non pas en tant qu’opposé au céleste, mais en tant que créé».

Au delà de la tradition maçonnique, une tradition rosicrucienne révèle en effet que la Pierre Cubique est formée de huit cubes (8=2 puissance 3) élémentaires, symbolisant les Quatre Mondes de la Kabbale (Atziluth ou Monde de l’Ema- nation, Briah ou Monde de la Création, Yetzirah, ou Monde de la Formation et Assiah ou Monde de l’Action)

Le Livre d’Isaïe l’évoque :

« tous ceux qui sont appelés de mon nom, et que j’ai, pour ma gloire [ATZILUTH ] créés [BRIAH ], formés [YETZIRAH ], et faits [ASSIAH ].

Le cube formé par l’assemblage des cubes élémentaires représente notre monde terrestre dont ils constituent, chacun à leur niveau, l’essence et la substantifique moelle.

La Pierre Cubique

Il concrétise, par sa forme et sa constitution mêmes, les vingt-deux lettres de l’alphabet hébraïque. Ainsi, les trois « lettres-mères » de l’alphabet hébraïque (Aleph – Mem – Schin arment les structures axiales du cube.

Ses six faces et son centre marquent les sept lettres « doubles » (Beth – Ghimel – Daleth – Kaph – Pé – Resh – Tav) et les douze arêtes les douze lettres « simples » (Hé – Vav – Zaïn – Heth – Teth – Iod – Lamed – Noun – Samekh – Ayin – Tsadé – Qôf ).

Le Cube apparaît donc comme l’univers potentiel, ou plus précisément comme la semence d’Univers qui est en chaque être : il se révèle ainsi comme totalisateur et, en tant que tel, comme le symbole de la Sagesse, de la Vérité et de la Perfection et en fait, le but ultime de la Queste initiatique.

de la Pierre cubique à la Croix

 
Tous les enfants en font l’expérience à l’école primaire : le cube peut se développer en un patron crucifère.

La Croix n’est pas un symbole uniquement chrétien. Elle existe depuis la plus haute antiquité. Il est vrai, toutefois, que la tradition chrétienne en a prodigieusement enrichi son symbolisme. L’iconographie exprime à la fois le supplice du Christ, mais aussi et surtout sa présence : là où est la Croix, là est le Crucifié.

L’Homme a rencontré la croix dès qu’il a été en état de penser : l’Homme de Désir, dans son élan primordial vers le Divin, cherche d’abord à s’orienter pour trouver un sens à l’Univers dans lequel il est appelé à se mouvoir. Tourné vers l’Orient, vers l’endroit où, tous les matins, naît la lumière du soleil, il repère sa gauche (le Septentrion) et sa droite (le Midi), le devant (l’Orient) et le derrière (l’Occident), le dessus (le Zénith) et le dessous (le Nadîr). Par les six directions de l’espace, il trace par son corps même, une croix au centre de laquelle il se trouve.

Paul Vuillaud rappelle d’ailleurs cette notion en citant Clément d’Alexandrie : « de Dieu, Coeur de l’Univers, partent les étendues infinies qui se dirigent, l’une en haut, l’autre en bas, celle-ci à droite, celle-là à gauche, l’une en avant et l’autre en arrière. Dirigeant son regard vers ces six étendues comme vers un nombre toujours égal, il achève le monde ; il est le commencement et la fin (l’alpha et l’oméga), en lui s’achèvent les six phases infinies du temps, et c’est de lui qu’elles reçoivent leur extension vers l’infini ; c’est là le secret du nombre ».

La croix apparaît vivante et transmutatrice, à la fois centrifuge et centripète : « elle est diffusion, émanation, mais aussi rassemblement, récapitulation ». Autrement dit, la Croix ramène au Centre comme le creuset qui permet de fondre en son coeur les métaux que l’on y a précipités.

Car crucifier, pour les anciens alchimistes, c’est aussi passer au creuset. La Croix rappelle aussi le mot creuset, construit à partir de la racine crux et sa représentation graphique, dans l’ancien système de notation chimique. L’alchimiste Robert Fludd évoque admirablement cette analogie dans sa Summum Bonum :

« le Christ habite en l’Homme. Il le pénètre tout entier, et chaque homme est une pierre vivante de ce roc spirituel. Les paroles du Sauveur s’appliquent donc à l’Humanité en général. Et c’est ainsi que se construira le Temple dont ceux de Moïse et de Salomon ne furent que les préfigures. Et quand le Temple sera consacré, ses pierres mortes deviendront vivantes, le métal impur sera transmué en or fin, et l’Homme recouvrera son état primitif de pureté et de perfection ».

La croix évoque les six directions de l’univers et le centre. Ce faisant, elle permet de construire le cube, comme le révèle le Sepher Yetsirah, le Livre de la Formation, traité capital dans l’histoire de la pensée kabbalistique.

« Il regarda vers le haut et scella la Hauteur avec Iod / He / Vav ; Il regarda vers le bas et scella la Profondeur avec He / Iod / Vav ; Il regarda vers le devant et scella l’Orient avec Vav / Iod / He ; Il regarda vers l’arrière et scella l’Occident avec Vav / He / Iod ; Il regarda vers la droite et scella le Midi avec Iod / Vav / He ; Il regarda vers la gauche et scella le Septentrion avec He / Vav / Iod ; »

Pour les kabbalistes, les sephiroth sont les dix « numérations pures » de l’Arbre de Vie, schéma qui représente la densification progressive de l’Énergie divine primordiale issue de l’Esprit du Dieu vivant jusqu’au monde dans lequel l’Homme évolue (Malkuth, la 10e sephirah). La tradition kabbalistique révèle alors que le Cube, ainsi construit, se positionne sur l’Arbre de Vie sur la 6e sephirah.

Cette 6ème sephirah a pour nom Tiphereth, l’Harmonie et pour symbole la croix latine. Or, comme vu plus haut, l’un des développements du Cube est justement une croix latine, composée de 4 carrés verticaux, de deux carrés horizontaux et d’un carré commun, central.

La Croix, refermée sous la forme du Cube fait ainsi apparaître par ses six faces une correspondance géométrique nouvelle, l’Hexagramme, symbole du Macrocosme, puis le Pentagramme, symbole du Microcosme. L’Hexagramme, complété par la notion de Centre, est évoqué par la batterie du Chevalier Rose-Croix rythmée selon les anciens rituels par six coups plus un séparé évoquant par là-même les six plus un jours de la Création.

La figure ci-dessous démontre comment le Pentagramme (l’Homme) inscrit dans l’Hexagramme (la Nature) sont intégrés au Monde manifesté (le Cube), réintégrée dans le cœur de Dieu par la Croix. Symboles indissociables de la Manifestation, de la pensée de Dieu agissant par son Verbe incarné participant à   la condition humaine, ils montrent comment la Pierre Cubique mène à la Rose+Croix à l’imitation du divin Rédempteur.

Lorsqu’en 1954 Dali peint son étonnante crucifixion, Corpus – ou Christus – Hypercubus exposée au Metropolitan Museum of Art à New York, USA, une Croix, jaillie de nulle part, constituée par huit cubes, se développe selon les trois axes : la longueur, la largeur et la profondeur. Elle flotte au- dessus d’un « Pavé Mosaïque ». Le Christ y est crucifié, le dos plaqué sur un cube central proéminent. Il est comme suspendu dans le vide, sans aucun clou apparent. Une femme, Gala, l’égérie de Dali, – la Femme –, regarde le Christ, extasiée.

Dali commenta son œuvre ainsi :

« Le corps du Christ devient métaphysiquement le neuvième cube suivant les préceptes du discours sur la forme cubique de Juan de Herrerra, constructeur de l’Escurial. »

Dali, par le titre même de son œuvre, fait référence à un objet mathématique à quatre dimensions qu’il tente subliment de représenter en deux dimensions : l’hypercube ou tesseract. En géométrie, l’hypercube, plus rarement nommé octachore, est l’analogue quadri-dimensionnel du cube, lui même analogue tri-dimensionnel du carré, bi-dimensionnel.

La difficulté est de se représenter un tel objet, la quatrième dimension pouvant être le temps et les représentations de celui-ci les transformations liées au cube dans le temps. Ce concept semble avoir été élaboré en 1888 par le philosophe anglais Charles Howard Hinton (1853-1907).

Les mathématiques permettent donc de manipuler des objets qui dépassent de loin nos capacités de conceptualisation. Ce ne sont pourtant pas de pures inventions car les physiciens quantiques de ces dimensions impalpables pour l’homme pour résoudre des problèmes insolvables autrement.

De fait, pour Dali, le corps de Dieu incarné dans le Christ est évoqué par cette abstraction géométrique : la Croix du Supplicié, développée en trois dimensions est représentée sur une toile, espace à deux dimensions l’ensemble concernant en fait la quatrième dimension. Le mystère du Christ, pour l’artiste, ne peut s’inscrire que dans une dimension sacrée, absolue, hors de l’espace et du temps, autrement dit transcendantale et métaphysique.

« La Pierre Cubique a sué sang et eau. . . » : cette phrase traditionnelle des anciens rituels des Chevaliers Rose-Croix prend maintenant tout son sens.

La Pierre Cubique s’épanouit en croix latine : une rose écarlate y fleurit  en son cœur. Elle révèle mystérieusement le pentagramme du Microcosme esquissé dans l’hexagramme du Macrocosme. La rose écarlate évoque le plan dans lequel se fait le Travail initiatique. Lles larmes versées sur ses propres illusions perdues sont des larmes de sang : les influences vitales passent de la Pierre au cœur de la Croix. Ce sont elles qui mettent l’Initié en condition pour vivre dans un état de conscience véritablement christique, comme l’évoque le livre de Thomas a Kempis, L’Imitation de Jésus-Christ : après avoir acquis cet état, les plaisirs et les douleurs sont tout à fait différents de ceux vécus par l’homme non éveillé.

C’est ainsi que le plan du Temple intérieur s’élève sur l’idée-mère de la Croix extraite de la Pierre Cubique renfermant la Rose mystique en son sein.

Corpus Hypercubus  :  Sous la palette de Dali, le Christ surgit alors sur la Croix du supplice, devenue la Croix de la Rédemption de l’Univers. La Pierre, élément de construction, est devenue le schéma idéal de l’Homme, en fait, de « l’Homme-Esprit », selon le mot de Louis-Claude de Saint-Martin.

Et c’est au Centre de la Croix, au centre de l’être, à l’endroit même où naît la Rose mystique que se réalise par le mystère de la grâce du Christ Rédempteur, le Chemin que le pèlerin spirituel a commencé le jour même de son Initiation.

0-dimension point est l’ombre d’une ligne
1-dimension ligne est l’ombre d’un carré
2-dimension carré est l’ombre d’un cube
3-dimensions côtés d’un cube est l’ombre d’un hypercube

Nouvelle édition 2020


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