Heredom ou le symbole perdu du 3ème Temple


L’histoire de la Franc-maçonnerie est bien, complexe mais c’est bien en Ecosse et nulle part ailleurs sinon à Jérusalem qu’elle tire toutes ses origines. Elle le fruit de circonstances historiques et d’une conjonction entre trois courants : le prophétisme judaïque (Davidique), le Templarisme et un courant Rose-Croix venu d’Europe. Ses origines ne sont pas sur le continent mais bien dans les High lands, alors la question est pourquoi ?


Dans le livre d’Ésaïe de l’Ancien Testament, il est fait mention d’une curieuse référence à «la montagne de l’assemblée dans l’extrême nord» (Ésaïe 14:13 version standard révisée). Gordon Strachan dans son œuvre érudite Jesus the Master Builder: Druid Mysteries and the Dawn of Christianity (1998) commente cette déclaration biblique disant « Il y avait évidemment une montagne mythologique dans l’extrême nord où les dieux tenaient leur assemblée ». En outre, cette montagne sacrée semble être associée au « Mont Sion dans l’extrême nord », comme indiqué dans le Psaume 48 de l’Ancien Testament hébreu. Gordon Strachan dit en outre: « Les commentateurs ont souligné que « dans l’extrême nord » ne peut une description géographique du mont Sion [en Palestine] …. Où se situait  cette autre montagne sainte ? dans le nord sans doute cette autre Sion mythologique, la demeure de des dieux? Était-il situé au mont Meru ou à l’Alborg, ou à l’Aralu, ou étaient-ils tous, comme le mont Sion lui-même, pointant vers un prototype commun beaucoup plus au nord? ». En fait cette montagne mythique du nom d’Heredom était situé en Écosse sous le nom de « Schiehallion » un nom totalement hébraique qui désigne une mountagne au Nord de l’Écosse.

L’Église celtique primitive, antérieure à la romanisation, est marquée par un phénomène caractéristique que l’on désigne en allemand comme Kuldeertum . À l’origine il y a le terme irlandais céle Dé auquel fut donné l’équivalent latin Coli Dei, Dei colae, c’est-à-dire hommes de Dieu, viri Dei, amici Dei. Les groupes de compagnons que l’on désigne sous ce nom semblent d’ailleurs avoir joué un rôle beaucoup plus grand en Écosse qu’en Irlande. Tels qu’ils se présentent dans les documents, ces compagnons cumulent les traits de clercs séculiers et d’ermites ou anachorètes, pour finalement apparaître comme des chanoines réguliers (on pensera ici aux Canonici Ordinis Templarii). Certes, ces groupes autonomes de frères ermites correspondent bien à ce que l’on sait de la structure originale de l’Église celtique, structure qui malheureusement ne la mettait pas en position de force pour résister à la romanisation accomplie dès le XIIe siècle. Ce qui importe ici, pour notre phénoménologie de l’Imago Templi, c’est que ces Coli Dei se voient chargés, du côté celtique, d’un rôle analogue à celui que nous avons vu assigné ci-dessus, du côté oriental, aux chanoines du saint Sépulcre, descendants spirituels des Esséniens. L’appel à la lointaine filiation celto-écossaise fait pendant à l’appel revendiquant l’affiliation aux bâtisseurs du Temple de Salomon et à la communauté de Jérusalem. Tout se passe comme si la double ascendance hiérosolymitaine et écossaise associait sous cette symbolique l’Église de Jacques et l’Église celtique dans l’épreuve et le malheur dont la chevalerie du Temple avait à les relever.

Les Coli Dei sont inclus, eux aussi, dans la descendance spirituelle des bâtisseurs du Temple de Salomon, dans la descendance des Esséniens, des gnostiques, voire des Manichéens, des Ismaéliens. Établis en Angleterre à York, en Écosse à Iona, au pays de Galles, en Irlande, leur symbole privilégié était la colombe, comme symbole féminin de l’Esprit-Saint. Sur cette lancée, on ne s’étonnera pas de trouver le druidisme mêlé à leur tradition, les poèmes de Taliesin intégrés à leur corpus. Aussi bien l’épopée de la Table Ronde et la Quête du Saint Graal ont-elles été aussi interprétées comme référant aux rites des Coli Dei. Plus encore, c’est au temps des Coli Dei que l’on fait remonter la chevalerie écossaise dont le foyer est typifié par le mystérieux sanctuaire de Kilwinning à l’ombre de la montagne de Heredom, à l’extrême-nord de l’Écosse.

Pour en comprendre le sens, on aura ici présentes à la pensée trois montagnes mystiques ; le mont Moriah, le mont Sinaï et précisément le mont Heredom. Il faut chercher Heredom ailleurs que sur nos cartes, de même qu’il faut chercher Corbenik ailleurs que sur les côtes déchiquetées du pays de Galles. On a expliqué le mot en lisant Hierodom, transcription de hiero domos , la Maison Sainte, allusion au Temple de Jérusalem ou à l’Ordre du Temple. Mais on peut également y voir une déformation du mot hébreu Harodim, désignant les officiers, les chefs de travaux de la construction du Temple. L’Ordre du Temple avait été intro­duit une première fois en Écosse par le roi David I, au milieu du XIIe siècle’. L’Ordre royal de Heredom de Kilwinning ou Ordre royal d’Écosse » fut restauré en 1314 par le roi Robert I Bruce, et cette restauration, on va le voir dans « La révélation du troisième Temple », est intimement liée à la survivance de l’Ordre du Temple.

Le mot perdu

Robert de Heredom est ainsi initié par les Fils de la Vallée et créé Grand Maître du nouveau Temple, qui va renaître des cendres de l’ancien détruit sous Hérode… Le nom de Robert en chevalerie nous renvoie à la montagne mystique d’Heredom au nord de l’Écosse. Toute la tradition écossaise est ainsi évoquée, le rôle joué par l’Ecosse dans la renaissance de l’Ordre du Temple après sa destruction. La personne du jeune chevalier vient également s’intégrer au geste des chevaliers qui, en compagnie de Pierre d’Aumont, se virent accorder en Ecosse la protection du roi Robert Bruce et, selon la tradition, a poursuivi l’œuvre du Temple là-bas dans les High Lands. Après le sacrifice de Jacques de Molay, Robert de Heredom reçoit, des mains d’un des Fils de la Vallée, le coffre contenant à la fois la doctrine authentique et la cloche de l’Église primitive, qu’il transmettra aux générations futures. Six autres chevaliers devenus «Frères de la Croix» lui sont attachés par la vallée, et la petite compagnie de sept hommes «part à l’aube, symbole de renaissance, de jeunesse et de force», vers le château de Heredom en Écosse. »

Dan Brown dans son best seller donne cependant quelques aperçus qui vont se révéler fort utile dans notre enquête.

Extrait :

Dites-moi simplement ce que vous voyez. Peter veut-il réellement le savoir ?

  • J’y ai jeté un coup d’oeil tout à l’heure. Pour moi, cette grille est une image… une représentation du monde terrestre et du Paradis.

Solomon fronça les sourcils, étonné.

  • Ah oui ?
  • En haut, on a le mot Heredom : la maison sacrée. Ce que j’interprète comme la maison de Dieu, ou le Paradis.
  • Ça se tient.
  • La flèche vers le bas, après le mot Heredom, indique que le reste du pictogramme se situe au-dessous, autrement dit, sur (Langdon baissa les yeux vers la base de la grille.) Les deux lignes inférieures, celles qui sont sous la pyramide, représentent la terre elle-même, la terra firma, le niveau le plus bas. Ce n’est pas un hasard si l’on trouve à ces deux niveaux les douze anciens signes astrologiques, puisqu’ils représentent la religion des premiers hommes qui voyaient, dans les mouvements des astres et des planètes, la manifestation d’une main divine.

Solomon approcha sa chaise pour étudier à son tour la grille.

  • D’accord. Quoi d’autre ?
  • Sur ces fondations astrologiques, se dresse la grande pyramide, s’élevant vers les cieux, le symbole d’une sagesse Elle est remplie par les symboles des grandes cultures et religions de l’Histoire : un florilège de signes égyptiens, grecs, bouddhistes, hindous, musulmans, juifs, chrétiens, et j’en passe… Le tout décrivant un mouvement ascendant, se rassemblant, fusionnant dans l’entonnoir de la pyramide, pour se fondre en une seule et unique philosophie. (Langdon marqua un temps d’arrêt.) Pour former une seule conscience universelle, une vision de Dieu partagée par toute l’humanité, représentée par ce symbole ancien qui flotte au-dessus du sommet de la pyramide.
  • Le point cerclé. Le symbole universel de Dieu.
  • De tous temps, ce symbole a été au centre de la vie des hommes. C’est le dieu Râ des Égyptiens, l’or des alchimistes, qui voit tout, la singularité avant le Big Bang, et le…
  • Et le Grand Architecte de l’univers.

Langdon acquiesça. C’était sans doute avec ce raisonnement qu’il avait vendu à Mal’akh l’idée que le point cerclé était le Mot perdu.

Solomon se leva et marcha dans la pièce.

  • Cette nuit, dans la salle du Temple, quand j’ai cru que j’allais mourir, j’ai examiné cette grille et je suis parvenu à voir par-delà la métaphore, par-delà l’allégorie, pour contempler le coeur même du secret. (Il s’arrêta et se retourna brusquement vers Langdon.) Ces symboles donnent le lieu exact où est enterré le Mot perdu !
  • Ça recommence ?

Langdon remua sur sa chaise, mal à l’aise, craignant que les événements de la soirée n’aient troublé l’esprit de Solomon.

Robert, la légende a toujours dit que la Pyramide maçonnique était une carte, une carte tout à fait précise, pouvant révéler, à celui qui sera digne de la lire, l’emplacement où est caché le Mot perdu. (Solomon posa le doigt sur la grille de symboles.) Je puis vous assurer que ces signes sont conformes à la légende. Il s’agit bel et bien d’une carte. Un schéma qui indique l’emplacement de l’escalier conduisant au Mot perdu.

Langdon eut un petit rire, mais, en son for intérieur, il n’en menait pas large.

  • Même si je veux bien croire à la légende de la Pyramide maçonnique, je ne vois pas comment ces symboles pourraient désigner un lieu géographique. Regardez donc. Cela ressemble à tout sauf à une carte.

Solomon esquissa un sourire.

  • Parfois, il suffit d’un infime changement de perspectives pour découvrir une image totalement différente.

Langdon examina de nouveau le papier, en vain.

  • Une simple question, Robert … Lorsque les francs-maçons posent une pierre angulaire, savez-vous pourquoi c’est toujours celle du coin nord-est du futur édifice ?
  • Parce que c’est là que frappent les premiers rayons du C’est la représentation du pouvoir de l’architecture, celui de s’élever de la terre pour se rapprocher de la lumière.
  • Vous devriez peut-être alors chercher à cet endroit. Là où commence l’illumination, l’incita-t-il en désignant la grille. Dans l’angle nord-est.

Langdon observa donc le coin supérieur droit, le nord-est sur une carte. Le symbole dans la case était une flèche pointant vers le bas .

  • Une flèche pointant vers le bas, répondit Langdon, tâchant de comprendre où voulait en venir Solomon. Ce qui signifie « sous Heredom ».
  • Non, Robert, pas « sous ». Réfléchissez. Cette grille n’est pas un labyrinthe allégorique. C’est une carte. Et sur une carte, une flèche vers le bas indique…
  • Le sud !
  • Précisément ! répliqua Solomon, le regard brillant d’excitation. Plein sud ! Et sur une carte un mot n’est jamais une métaphore, mais un lieu précis. Heredom donc ne représente pas le paradis, il indique…
  • La Maison du Temple ? Vous pensez que la carte indique un lieu au sud de ce bâtiment ?
  • Gloire à Dieu ! La lumière enfin !

Langdon étudia de nouveau la grille.

  • même si vous avez raison, « au sud de la Maison du Temple » cela peut être n’importe où sur une longitude de vingt mille kilomètres.
  • Non, Robert. Vous oubliez encore ce que dit la légende. Le Mot perdu est enterré à Washington, ce qui limite ostensiblement le champ de recherche. En outre, il est précisé aussi qu’une grosse pierre repose au-dessus de l’escalier… et que, sur cette pierre, est gravé un message dans une langue .. une sorte de repère pour aider le preux chevalier dans sa quête.

Langdon avait du mal à prendre tout ça au sérieux. Il ne connaissait pas parfaitement Washington, mais il était presque certain qu’il n’y avait pas de mégalithe cachant un escalier souterrain, dans cette ville.

  • Le message écrit sur cette pierre, poursuivait Peter Solomon, est là, sous vos yeux. (Il désigna la troisième ligne du tableau.) C’est l’inscription, Robert ! Vous avez résolu l’énigme !

Incrédule, il observa les sept symboles alignés :

L’équerre des francs-maçons : le symbole de l’honnêteté et de la « droiture » d’esprit.

  • Les lettres « Au » : le symbole chimique pour l’élément Or. Le Sigma : la lettre « S » des Grecs, symbole mathématique de la somme de toutes les parties.
  • La Pyramide : le symbole égyptien représentant l’ascension de l’homme vers le ciel.
  • Le Delta : la lettre « D » des Grecs, symbole mathématique des écarts et des transformations.
  • Mercure : la planète désignée par son ancien symbole alchimique.
  • L’Ouroboros : le symbole du tout et de la communion.

Solomon prétendait que ces sept signes constituaient un message. Si c’était le cas, Langdon ne savait pas le lire !

La coiffe gigantesque de l’obélisque se trouvait juste au-dessus de sa tête. Un détail lui revint en mémoire : la coiffe qui chapeautait le Washington Monument pesait exactement trois mille trois cents livres.

Encore le nombre 33…

Plus surprenant encore, l’extrémité de cette pierre de faîte était couverte d’aluminium, un métal aussi précieux que l’or à l’époque. Ce tétraèdre brillant au sommet de l’édifice mesurait un pied de haut, la même taille que la Pyramide maçonnique. Et cette coiffe de métal était gravée de la célèbre inscription : Laus Deo. Langdon eut soudain une illumination.

C’est le message inscrit sous la pyramide maçonnique !

Les sept symboles étaient une simple transcription ! Le plus élémentaire des codes.

Chaque symbole était une lettre.

  • L’équerre des francs-maçons : L L’élément
  • Or : AU
  • Le sigma grec : S
  • Le delta grec : D
  • Le symbole alchimique de Mercure : E
  • L’Ouroboros : O

Laus Deo, murmura Langdon.

La phrase latine bien connue, Gloire à Dieu, était inscrite au sommet de l’obélisque, en petites lettres de trois centimètres de haut.

En évidence et pourtant… invisible de tous.

Laus Deo

– Gloire à Dieu ! souffla Peter dans son dos, en allumant les lumières dans la petite salle. Le dernier code de la Pyramide.

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