Transmutation et isomérisme : une autre voie


à paraitre Mai 2019, 32 €, 450 pages

Dans l’ouvrage à paraitre nous révélons un dialogue oublié entre l’Adepte Fulcanelli et son inconditionnel admirateur et promoteur de l’Art Royal, Louis Figuier. Dans cet échange entre ces deux hommes qui s’appréciaient nous découvrons le chainon manquant entre l’œuvre ésotérique et adeptale et sa vie de scientifique. Les références avec l’œuvre posthume sont les mêmes et l’Adepte nous ouvre ainsi de nouvelles voies autour du concept de l’i’somérisme, voie qui réconcilie la science et le legs traditionnel.


De la transmutation : entre réalité et fantasme l’hyperréalité de l’ars transmutatoria.

IL Y EN A des petits et des grands, des maigres et des gros, des ventrus, des joufflus, des stables ou des instables… Au royaume des atomes, il y a aussi un tiers état, une noblesse et un clergé. Il y a les atomes travailleurs (le fer) et ceux qui sont rentiers (l’argent). Spontanément ou sous l’action de bombardement de particules énergétiques, certains atomes se transforment en d’autres. Ils prennent du poids ou se scindent pour donner naissance à de plus petits atomes. La transmutation maîtrisée de la matière est un rêve qui trotte dans la tête des hommes depuis l’Antiquité. Il a hanté les cornues des alchimistes pendant des siècles. Le « grand oeuvre » des Hermès Trismégiste, Paracelse et autres Nicolas Flamel était de créer la « pierre philosophale », capable à la fois de changer les métaux en or et, en la liquéfiant, d’obtenir l’« élixir de longue vie » ainsi que quelques pouvoirs merveilleux et surhumains, comme devenir invisible.
Si l’alchimie a parfois préfiguré la chimie moderne, apportant quelques vraies découvertes, comme l’acide sulfurique, l’antimoine ou le phosphore, et a finalement influencé de façon féconde le développement de la technique et de la science en général, ses dérives occultes ont eu raison d’elle. Tout comme le progrès des sciences. Car, aujourd’hui, on sait comment changer le plomb en or et on en connaît le prix.

Accélérateur de particules (LEP Genève)

Le principal instrument pour sonder les entrailles de la matière est l’accélérateur de particules. Schématiquement un tube, linéaire ou en cercle, capable d’accélérer à de grandes vitesses des atomes et/ou des particules et de les précipiter les uns sur les autres afin de les casser en mille morceaux. L’étude de ces morceaux permet de voir ce que les atomes ont dans le ventre.
L’atome le plus léger est celui d’hydrogène. Il occupe donc la première case du classement par taille des atomes, que l’on appelle tableau périodique des éléments et qui a été « inventé » par le chimiste russe Dimitri Mendeleïev. Le numéro 2 est l’hélium, le 3 est le lithium, etc. Le carbone occupe la 6e place, le fer la 26e, l’argent la 47e, l’or la 79e, le plomb la 82e, l’uranium la 92e
Au-delà, les atomes, artificiels et très gros, sont instables et ont des durées de vie courtes. L’élément le plus lourd observé à ce jour, pendant 0,9 milliseconde, occupe la 118e place du classement. Baptisé (provisoirement) unuoctium, son noyau comporte 293 « briques », appelées nucléons (118 protons et 175 neutrons). Contre 2 pour l’hydrogène, 12 pour le carbone ou 207 pour le plomb. L’élément 118 a été créé en bombardant des atomes de curium-245 et de californium-249 avec des noyaux de calcium-45.

« Onze nucléons, tu arracheras »

Exemple de transmutation La figure montre deux exemples de transmutations provoquées par les neutrons dans les réacteurs. En haut, un neutron fissionne un noyau de plutonium-239 et génère deux noyaux plus petits, appelés produits de fission. En bas, un neutron est capturé par un noyau d’iode-129 qui se transforme en iode-130, qui se transforme à son tour par radioactivité bêta dans un noyau de xénon-130 stable.

Pour passer du plomb à l’or, il faut donc arracher au premier quelques nucléons. Le plomb en a 208 (82 protons et 126 neutrons) et l’or 197 (79 protons et 118 neutrons). En bombardant du plomb, on peut donc espérer lui arracher ces 11 nucléons de trop, trois protons et huit neutrons. Le hic est que la probabilité pour que cela arrive est très faible. Il faudrait donc que le bombardement dure des mois, voire des années, pour obtenir de l’or. Et quand on connaît le coût de fonctionnement des grands accélérateurs (quelques milliers d’euros par heure), mieux vaut se rendre directement chez son bijoutier, où l’or y est finalement bon marché.
L’or est réputé comme étant le métal le plus noble de tous car c’est le plus inaltérable. Il présente une résistance exceptionnelle à l’oxydation, même à des températures élevées, car il « refuse » de réagir avec d’autres éléments. De ce fait, il est devenu le chouchou des bijoux mais aussi de la haute technologie. Il est ainsi très utilisé comme indicateur de pression à des niveaux de pression supérieurs à 1 million d’atmosphère (1 million de fois la pression atmosphérique). Néanmoins, une expérience récente menée à l’installation européenne de rayonnement synchrotron (ESRF à Grenoble) a montré que même l’or avait ses limites. Il devient altérable lorsqu’il est soumis à des pressions supérieures à 2,4 millions d’atmosphère. Pression qui est de l’ordre de celle qui règne au centre de la Terre.

L’or pourrait également briller là où on ne l’attendait pas. Ainsi, le Centre national de la recherche scientifique (CNRS) a récemment créé un groupe spécial de chercheurs chargé d’étudier les applications de l’or avec les nanotechnologies. Grâce à sa non-toxicité, sa puissance en catalyse, sa biocompatibilité et ses propriétés optiques, l’or sous forme de nanoparticules (d’une taille inférieure à 10 milliardième de mètre) a trouvé de nouvelles applications : circuits électroniques ultraminiaturisés avec des « nanocables » d’or, pots catalytiques moins chers, traitements des cellules cancéreuses… À cette échelle nanométrique, l’or perd sa chatoyante couleur dorée pour prendre des reflets rouge ou violet et, surtout, il devient plus réactif. L’or nous réserve encore bien des surprises.  Article paru dans le Figaro du 15/10/2007

 

Fulcanelli : l’aventure continue avec un quatrième opus en préparation : voir ici

L’isomérie : la voie de l’Adepte

«  Jean-Baptiste Dumas, dans ses Leçons sur la Philosophie chimique, s’exprime en ces termes : « Serait-il permis d’admettre des corps simples isomères ? Cette question touche de près à la transmutation des métaux. Résolue affirmativement, elle donnerait des chances de succès à la recherche de la pierre philosophale… Il faut donc consulter l’expérience, et l’expérience, il faut le dire, n’est point en opposition jusqu’ici avec la possibilité de la transmutation des corps simples… Elle s’oppose même à ce qu’on repousse cette idée comme une absurdité qui serait démontrée par l’état actuel de nos connaissances. » François-Vincent Raspail était un alchimiste convaincu, et les ouvrages des philosophes classiques occupaient une place prépondérante parmi ses autres livres. Ernest Bosc raconte qu’Auguste Cahours, membre de l’Académie des Sciences, lui avait appris que « son vénéré maître, Chevreul, professait la plus grande estime pour nos vieux alchimistes ; aussi, sa riche bibliothèque renfermait-elle presque tous les ouvrages importants des philosophes hermétiques.

Il paraîtrait même que le doyen des étudiants de France, comme Chevreul s’intitulait lui-même, avait beaucoup appris dans ces vieux bouquins, et qu’il leur devait une partie de ses belles découvertes. L’illustre Chevreul, en effet, savait lire entre les lignes bien des renseignements qui avaient passé inaperçu avant lui. » L’un des maîtres les plus célèbres de la science chimique, Marcellin Berthelot, ne se contenta point d’adopter l’opinion de l’École. Contrairement à nombre de ses collègues, qui parlent hardiment de l’alchimie sans la connaître, il consacra plus de vingt années à l’étude patiente des textes originaux, grecs et arabes. Et, de ce long commerce avec les maîtres anciens, naquit en lui cette conviction que « les principes hermétiques, dans leur ensemble, sont aussi soutenables que les meilleures théories modernes ». Si nous n’étions tenus par la promesse que nous leur avons faite, nous pourrions  ajouter à ces savants  les noms de certaines sommités scientifiques, entièrement conquises à l’art d’Hermès, mais que leur situation même oblige à ne le pratiquer qu’en secret » JV, membre de l’Institut, alias Fulcanelli

Nous aborderons ce dialogue inédit dans ce livre à paraitre avec de nouveaux éléments sur l’Adepte qui n’était pas le plus conventionnel des alchimistes !

« Tout le dogme alchimique se réduit donc aujourd’hui à admettre qu’il, existe une substance portant en elle la secrète vertu de transformer les unes dans les autres toutes les espèces chimiques, ou, pour raisonner sur un sujet plus accessible à l’expérience, d’opérer la transmutation des métaux. L’objet de l’alchimie, c’est la découverte de cet agent, que bien des adeptes ont possédé, mais qui maintenant est perdu pour nous. Voilà la question dans toute sa simplicité. Je tenais à bien limiter, en commençant, le terrain de notre discussion, afin d’empêcher qu’elle ne s’égare dès le début sur des chimères abandonnées. Maintenant, en me renfermant dans le cercle des découvertes de la chimie moderne, je vais vous prouver que la transmutation des métaux est un phénomène parfaitement réalisable, et que plusieurs faits de la science actuelle en justifient la donnée. »  Fulcanelli, entretien avec Louis Figuier


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