La pyramide inversée du Louvre et le Merkaba


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La Merkaba (ou Merkavah) est un terme hébreu qui signifie char ou zodiaque (de la racine R-K-B signifiant chevaucher). C’est un des plus anciens thèmes du mysticisme juif. Il s’agit pour le mystique d’accéder à la contemplation de ce trône céleste. Le concept de la Merkaba a son origine dans le premier chapitre du Livre d’Ézéchiel.

« La pyramide est conçue comme un tombeau vide, c’est un cénotaphe. Le monarque pouvait bien être inhumé dans un banal caveau indigne de sa dimension nationale à Jarnac, peut lui importait car ici au cœur du Louvre dans la cour des Rois et sous la statue équestre d’un autre Roi initié, Louis XIV, il avait projeté la marque indélébile du pharaon. La Pyramide du Louvre incarne le grand Œuvre alchimique du Président et l’associe à jamais au destin  de la France.  On peut aussi considérer tous ces grands travaux comme autant de cercueils de verre pour rendre hommage à des forces invisibles, des supérieurs inconnus, de mythiques et ancestrales traditions. Il n’aura pas échappé que le Louvre fut avant Versailles l’ancien palais des rois e France et qu’il incarne tout le mystère de la royauté, c’est aussi le centre du pouvoir à la croisée du Cardo et du Decumanus, les deux grandes lignes directrices de Paris (Axes Sud/Nord et Est/Ouest). De fait le cardo ou voie traversant du nord au sud  porte maintenant le nom de rue Saint Jacques sur la rive gauche et rue Saint Martin sur la rive droite. Le cardo croise le decumanus ou axe est-ouest, par les berges, de chaque côté de la Seine. Sur cette illustration de Braun les deux axes sont bien visibles. Le Louvre offre un immense carré fermé d’un côté par la colonnade de Le vau et de l’autre aujourd’hui par le Carrousel. Évidemment sur ce plan il y aurait encore beaucoup à dire mais cela dépasserait l’objet de notre étude. .. (extrait)

rose des vents
Rose solsticiale des vents de Paris

La pyramide du Louvre devient symboliquement le lieu de rencontre de deux mondes : un monde magique, lié aux rites funéraires de retenue indéfinie de la vie ou du passage à une vie transcendant notre mortelle condition ; un monde idéal qu’évoquent la géométrie et le mode de construction. La pyramide est par ailleurs, autant qu’un tombeau, un observatoire et un symbole ascensionnel ; elle est aussi un catalyseur d’énergie qui les polarise de la surface vers le bas et inversement : une croisée énergétique. Dans les rites de l’Égypte ancienne les dispositions intérieures des pyramides permettaient au roi défunt de monter au ciel et d’en redescendre à son gré dans son périple osirien. La pyramide est donc chargée de pouvoirs. Ici se résume l’ensemble des travaux du bicentenaire de la Révolution qui n’avaient pour seul but de célébrer la naissance de la nation française moderne mais aussi selon le slogan maréchaliste de la « régénérer » : « Transformer le Louvre exigeait d’exceptionnelles précautions. C’est le cœur de la Cité, le cœur de notre histoire. J’ai souhaité une architecture de pureté et de rigueur qui sût allier l’audace et le respect », déclarait en 1993 François Mitterrand lors de son inauguration.

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La descente dans la pyramide s’effectue par un escalier à vis rappelant la descente aux enfers de Dante accompagné de Béatrice. Le visiteur qui emprunte cet escalier ne pourra pas ne pas remarquer le pilier qui soutient la plate-forme, il figure par analogie l’axis mundi, l’Arbre de Vie, qui relie les Enfers aux Cieux. La symbolique de l’escalier qui mène au souterrain musée prend alors tout son sens. Tel un Orphée descendant aux Enfers, l’initié-visiteur improvisé descend ainsi dans l’intérieur de la terre. Ainsi lors de sa descente en spirale le  visiteur effectue un  constant retour sur lui-même tout en cheminant autour de l’Arbre de la connaissance du Bien et du Mal. Ce processus involutif de descente au cœur de la terre  peut être interprété à la lumière de la fameuse formule maçonnique VITRIOL : visita interiora terrae, rectificandoque invenies occultum lapidera « Descends dans l’intérieur de la terre, en rectifiant, tu trouveras la pierre occulte », pierre philosophale des alchimistes, élixir d’immortalité, symbole de la connaissance transfigurée.

Louvre - La pyramide inversée
Louvre Merkaba

Enfin le plus extraordinaire nous attend car entre la pyramide du Louvre et l’arc de triomphe du Carrousel se trouve à la croisée des énergies une pyramide inversée qui parachève le mausolée de Pei dédié au Monarque. Entre les deux monuments, au niveau du sol, le piéton ne verra qu’une place circulaire, avec en son centre un carré de verre. C’est pourtant là que se situe sous ce cercle de verre la base de cette étrange construction. Cercle plus carré soit l’union mystique de la terre, représentée par le carré, et du ciel, représenté par le cercle. Au sous-sol, on aura la vision d’une pyramide inversée en verre, dont la pointe sera dans l’axe d’une petite pyramide construite juste en dessous. Il y aura alors six pyramides. Six, le nombre du verbe créateur.

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Maintenant si nous fusionnons par la pensée et faisons interpénétrer  le tétraèdre descendant (la terre) avec le petit tétraèdre montant (le soleil) nous obtenons un tétraèdre étoilé encore appelé Mer-Ka-Ba.

Selon la tradition mystique juive post talmudique, le MERKABA prend appui sur la vision d’Ézéchiel et a généré un mouvement initiatique important après la destruction du Temple. On nomme Yordei Merkavah les maîtres initiés à cette technique de plongée au fond de soi permettant de franchir les palais qui mènent jusqu’au char céleste. D’un autre point de vue, la Merkavah se présente comme la composition des diverses séfiroth, ces dernières étant elles-mêmes les mesures de la conduite du monde. L’image du char ou du chariot rend cette notion de direction et de conduite divine.

Dans les mythes à travers le monde, le char symbolise la force vitale, le soleil, et l’âme, en raison de ses associations à la vitesse, au pouvoir, et à la conquête. Dans la mythologie classique, le dieu soleil était représenté traversant les cieux sur un char. Dans les synagogues, de nombreuses mosaïques anciennes dépeignent Hélios, le dieu soleil, sur son char tiré par quatre chevaux. Le célèbre sol de la synagogue de Beit Alpha (Terre sainte Vl ème siècle) place cette image au centre du zodiaque. Ainsi donc nous voilà une nouvelle fois, après la cour du Palais Royal, après l’Arche de la Défense, après l’Axe majeur renvoyé au zodiaque.

place du carrousel

En tant que symbole de mystère divin, les kabbalistes lui peignirent une autre image biblique : la merkavah décrite dans la vision d’Ézéchiel comme quatre créatures ayant chacune quatre visages – humain, lion, taureau et aigle – et quatre ailes. Le mysticisme du char divin, ou l’exode des heikalot (palais). Cette discipline ésotérique exposait ses initiés aussi bien à la sainteté qu’à des dangers extraordinaires, et était réservée à une élite sélectionnée. Ceux qui pratiquaient ses méthodes étaient appelés yordei merkavah, ceux qui descendent dans le char. Il n’y aura donc rien d’étonnant pour le visiteur éclairé de constater que ce char figure précisément juste au dessus de la double pyramide, c’est à dire au centre de la place du Carrousel avec sa figure on ne peut plus explicite. à découvrir ici :

« Axes majeurs et portails temporels »

quadrige_carrousel
Arc de triomphe avec quadrige du carrousel

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