Quand Sel Y Est ou la véritable date du décès de Fulcanelli


Eugène Canseliet, le disciple autoproclamé de l’Adepte Fulcanelli a toujours su sceller (Scel)  à bon escient une vérité qui doit se mériter après un minimum d’effort et ne se dévoiler qu’à l’heureux élu. Il aime aussi la valse a trois temps : un pas en avant et deux en arrière, ce que nous pouvons démontrer sur ces deux extraits d’interview. Dans le premier il donne bien la date du décès de l’Adepte, soit 1923 et il le fait dans cet entretien du Figaro donné à Bernard Sueur en toute innocence le 13 Juin 1963. Il est vrai qu’à l’époque ce que que l’on appellera « l’affaire » ne passionne pas plus qu’une poignée de curieux. Par la suite il s’efforcera de brouiller les pistes et de faire diversion sur une vérité qui aurait du rester encore scellé à ses yeux.


L’entretien donné au Figaro où Canseliet révèle la date de naissance de l’Adepte.

Mais ces entrechats se poursuivent autour de la supposée rencontre à Séville en 1952.

  • « Robert Amadou : Vous n’avez vu Fulcanelli que deux fois dans votre vie ?
  • Eugène Canseliet : Ah non! j’ai vécu dans son intimité, ce qui m’a permis d’écrire ce que j’ai écrit.
  • Et, après cette période d’intimité, vous l’avez revu deux fois.
  • E.C Oui, en Espagne. Deux fois pendant mon séjour.
  • Robert Amadou : En 1952 ?

Oui. Quand ils sont venus me chercher, c’était pour aller en Italie, soi-disant. Arrivés à Paris, on s’est arrêté devant le restaurant Drouant, à la gare de l’Est. A cette époque, il fallait au moins trois jours avant d’obtenir un visa pour l’Espagne. Ils ont été cherche mon visa et l’ont rapporté aussitôt. C’est donc pour l’Espagne que nous sommes partis.

C’était près de Séville. Je me promenais comme un monarque. Il y avait tout ce qu’il fallait, mais je rentrais toujours à mon appartement, et je repartais au petit matin. Dans le jardin, il y avait des pommes et des citrons; un ruisseau d’eau vive coulait. C’était magnifique !

Alors, je ne m’attendais pas à rencontrer Fulcanelli, avec mes bretelles qui tombaient sur mon pantalon. Quant il m’a vu, il a repris le tutoiement dont il usait avec moi : « Mais, alors, tu me reconnais ? »

Un enfant que vous avez connu, c’est difficile de le reconnaître quand il a vingt-cinq ans. Ici le cas était à l’opposé. Les fois précédentes que j’avais vu Fulcanelli, à l’usine à gaz de Sarcelles, par exemple, c’était un beau vieillard, mais un vieillard. Mais je l’ai reconnu parce que j’ai fait des portraits. »

Canseliet reconnait donc Fulcanelli qui semble ici avoir 25 ans. Pourtant dans un autre entretien donné en 1974 il relate autrement cette  rencontre :

« J’avais 53 ans et il en paraissait  autant. Mais je l’ai bien reconnu ! » et d’ajouter « il y a des choses qui ne trompent pas ! ..

La question reste de savoir si le disciple a réellement rencontré l’alchimiste. On connait l’anecdote d’une rencontre fortuite : l’adepte est en calèche avec le Président du conseil (ce qui montre qu’il occupe le sommet de la pyramide sociale) et reconnait Julien Champagne qu’il salue. Il remarque alors que le très jeune Canseliet porte un brassard noir en signe de deuil, s’ensuit un bref échange sur le décès de la mère de Canseliet et l’échange de dates. C’est le seul épisode où Canseliet reconnait avoir rencontré l’Adepte qui ne s’intéresse à lui que fortuitement. Dans son œuvre Canseliet a semé de nombreuses pierres avec des dates précises et des lieux qui tous se rapportent à l’Adepte dont nous avons donné une complète biographie en deux tomes. Il suffisait de se baisser et d’en suivre la trace pour comprendre.

Voir ici

 


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