à paraitre décembre 2018, Volume III de l’Odyssée de la Femme solaire
Elle fut découverte en 1897 près d’Alicante et on l’appelle la fiancée ibérique. Une fois passé l’historique et les péripéties de sa découverte vous ne trouverez aucune explication sur son symbolisme. Ce qui dans le cadre de l’archéologie officielle est un peu normal. Il est même dit dans une inconscience totale que la Dame porte des bijoux caractéristiques des Ibères : des cercles qui couvrent les oreilles où pendent des petites chaînes liées à une lanière de cuir qui lui ceint le front. Des colliers et des couronnes avec des petites sphères et des filigranes. Ce sont des reproductions de bijoux qui eurent leur origine en Ionie au VIIIe siècle av. J.-C. et qui arrivèrent plus tard en Étrurie (Italie). Bref avec ça nous voilà bien avancé !
Mais on peut aller plus loin et voir que cette partie d’Ibérie (Alicante) avait des liens étroits avec la tradition Atlante et que ce type de bijoux en fait a une origine car c’est celui des sarmates liés à la tradition des amazones. En fait ces énormes boucles d’oreilles sont deux roues de char solaire avant que le mythe ne soit repris par les grecs sous la forme du char d’Apollon. Ici il s’agit d’un vestige authentiquement pur de la FEMME SOLAIRE. L’importance de l’attelage est un trait caractéristique des populations nomades issues des steppes ou de l’Iran qui pratiquaient l’Amazonat et le culte du cheval. Les perles et le collier sont des copies des bijoux sarmates ou sauromates en provenance des Carpates, preuve que cette Dame d’Elche a hérité des caractéristiques de l’amazonat.
Méconnus, les Sarmates ont pourtant joué un rôle historique majeur. Ces cousins des Scythes sont originaires de Russie méridionale. Décrits par Hérodote, leurs ancêtres, les Sauromates, auraient émergé entre le VIe et le IVe siècle avant J.-C. Les femmes semblent avoir occupé une place éminente dans cette culture. Elles montaient à cheval, portaient des armes et participaient aux activités guerrières. Elles auraient grandement inspiré le mythe grec des Amazones, ces redoutables cavalières qui se coupaient le sein pour mieux tirer à l’arc. « Ce mythe a existé sous d’autres formes, mais les traditions légendaires des Amazones, qui se fixent à partir d’Hérodote, sont largement fondées par les contacts avec ces femmes des steppes », note Iaroslav Lebedynsky. Après avoir envahi le territoire des Scythes, les Sarmates dominent la steppe européenne au Ier siècle avant J.-C. et se heurtent aux Romains au sud du Danube. Ils ravageront l’Europe à l’époque des grandes invasions, poussant jusqu’en Gaule et en Angleterre. Et légueront au Moyen Âge occidental la cavalerie lourde, inspirée de l’élite sarmate vêtue de cuirasses à écailles, dont le rôle était d’enfoncer les lignes ennemies.
On le voit ici, les bijoux sarmates sont à l’identique des deux roues solaires de la Dame d’Elche
Au temps néolithique, l’Amazonat est encore extrêmement puissant. Dans la région de Niebla, en Espagne, on a trouvé sur des terrains néolithiques, dans le roc, une grande sépulture étrange, dans l’excavation de laquelle se montraient des squelettes encore vêtus. Au centre de l’aire se trouvait le squelette d’une femme, assise sur une pierre, portant le costume court de l’amazone, autour d’elle en rayons étaient étendus douze squelettes d’hommes dans de longues robes. Elle figure la Princesse ou reine solaire, entourée de la ceinture zodiacale masculine.
On a trouvé également à El-Rubio, même époque, une coupe dont les ciselures montrent des amazones combattant deux hommes.
Strabon dit que, de l’île d’Hespérie (Ibérie), les Amazones allèrent soumettre le monde; elles mirent sous leur pouvoir l’Atlas, puis elles poussèrent jusqu’en Asie leur victoire. Strabon place bien avant la guerre de Troie leurs exploits. Myrina, dit-il, reine lybienne, avait conquis la plus grande partie de l’Afrique du Nord qui alors s’appelait Lybie; elle fit un traité avec l’Égypte sous la IIIe et la VI Dynastie, puis poussa toujours victorieuse sa marche vers l’est.
Priam, roi de Troie, combattit comme auxiliaire dans l’armée phrygienne qui livrait bataille aux Amazones sur les rives du Sangarios.
Bachofen nous dit, d’après de vieilles traditions grecques, que Memphis fut fondée par les Amazones et que pendant longtemps il y eut des corps d’Amazones très considérables, qui se faisaient remarquer par la beauté des femmes. En Grèce, en Turquie, au sud de l’Italie, à Locres, en Lycie, en Crète, etc…, les Amazones furent également fondatrices de villes dont l’organisation a été une grande valeur dans le vieux monde.
Fin du matriarcat et émergence du principe masculin
La plupart des documents qui peuvent nous renseigner sur le matriarcat datent de la fin du régime. Ils ne nous donnent que les lois de la fin du matriarcat, les lois qui font la reine désigner le roi, parce que les premières lueurs d’une ère nouvelle se montrent et que l’avènement de l’homme s’approche. Longtemps encore cependant l’homme demeure comme un roi de paille, enserré entre l’autorité absolue de la reine et les disciplines magiques du sacerdoce.
Tout change vers l’époque chrétienne, alors que partout le principe mâle tend à s’établir définitivement Alors le contraire est frappant. Les textes disent : « Je t’ai établie pour femme, je te cède ton droit de femme — tu es ma femme — je suis celui qui se dit ton mari. » (Époque ptolémaïque.)
Sparte et Athènes : le dernier combat
A Sparte, en effet, nous trouvons les mêmes coutumes matriarcales et cela surprend, parce qu’on est habitué à considérer les lois Lycurgue comme draconiennes et masculines. Tout au contraire, la domination des femmes y est absolue et la rigidité des lois doriques s’applique seule aux hommes. Xénophon dit : « On peut plus facilement faire parler une colonne de pierre ou faire marcher une statue de marbre que faire détourner la tête à un garçon qui se promène dans Sparte » .
Les Amazones s’établissent à Lemnos, elles répandent le culte d’Artemis, la Vierge. Ce culte contribue à donner une grande rigidité aux lois déjà si sévères des Doriens du Péloponnèse. Les institutions religieuses et politiques deviennent encore plus dures. Sparte, Tegée, Alec, Patras, etc., avaient le sacrifice du mâle, Lycurgue ordonne que pour adoucir cette loi on ne fouette plus qu’au sang les enfants mâles devant l’autel d’Artémis.
La virginité sous le régime « féminin » possédait un sens ésotérique d’une grande valeur mystique, qui n’avait aucune analogie avec la virginité qu’exigeait le Sémitisme, celle-ci étant d’ordre uniquement pratique.
Les femmes spartiates faisaient de la gymnastique, étaient nues; ce n’est que bien plus tard que les hommes à leur tour se découvrirent. Hérodote dit : « Chez les Lydiens, comme chez presque tout le reste d es nations barbares, c’est un opprobre pour un homme de paraître nu. »
L’étui phallique était obligatoire. Chez toutes les races matriarcales, l’homme développe le sens de la pudeur, il porte l’étui phallique. « Le karnata est un mot lybien », dit Naville, d’après des textes lybiens .. La Lybie était strictement matriarcale.
« Les femmes étaient de haute taille, renommées pour leur beauté et leur force », dit Aristote, parlant des femmes de Sparte.
A Sparte, comme en Égypte, les femmes ont seules le droit de quitter leur mari, les pièces de mariage et de divorce sont en leur faveur.
Du temps de l’hégémonie de Sparte, toute l’organisation était due aux femmes, de même à Lacédémone où les lutteurs et les guerriers provenaient toujours de régiments de femmes. Les femmes de Sparte, comme en Égypte, avaient des rois apparents qu’elles nommaient elles-mêmes . En fait des hommes de paille !