Henry Dunant ne se considérait pas seulement comme philanthrope, pas seulement comme fondateur de la Croix-Rouge et d’autres œuvres, mais comme théologien, homme de Dieu et prophète. La religion est le cadre, le tout ; elle n’est pas un aspect de la personnalité du fondateur de la Croix-Rouge. Au contraire, la Croix-Rouge est une conséquence de sa grande vision religieuse du monde. Dunant a cependant toujours insisté sur la stricte neutralité religieuse de la Croix-Rouge. L’œuvre provient de la foi, mais n’est pas à confondre avec elle. La religion renvoie l’éthique dans le domaine de l’humain.
Dans son exil de Heiden, Dunant médita sur la condition humaine : Quel est le but de l’existence ? Pourquoi vit-on ? Que fait-on en ce monde ? Il eut tout loisir de mettre de
l’ordre dans ses idées et dans ses sentiments, d’élucider définitivement les fondements spirituels de son existence.
Fidèle aux habitudes de son enfance, il étudia tous les jours l’Ancien et le Nouveau Testament. Dans sa retraite, il acheva son imposant système de théologie de l’histoire, né dans sa jeunesse et développé pendant ses années obscures : une vaste vision prophétique et apocalyptique de l’histoire. Environ une cinquantaine d’années après la mort d’Henry Dunant, fondateur illustre de la Croix-Rouge, 3 grands panneaux ont été découverts écrits et dessinés par lui-même. Il s’agit d’une chronologie symbolique de l’histoire biblique assortie de certaines perspectives messianiques illustrées par de dessins de sa main. On dénombre ainsi 3 grands parchemins d’environ 1,50 X 0,80 m qui se trouvent à l’Institut Henry Dunant à Genève. Un 4ème panneau se trouve à Paris.
Tous les 4 ont comme sujet principal les divers aspects de l’origine de l’Homme, ses interprétations et ses prophéties. Ces Documents inédits sont du plus grand intérêt pour notre Humanité en ces temps de grandes Tribulations. Ils sont ici interprétés à l’aune de son ouvrage resté inédit « Esquisse hermétique du Tout Universel, introduction à la théosophie chrétienne » et au message de la nouvelle alliance, celui des nouveaux « noachites ». Éclaircissements sur le cahier de notes no 4 où Henry Dunant traite du « Millénium »
Pour Dunant, les prophéties du livre de Daniel et de l’Apocalypse de Jean se réalisent à la lettre dans l’histoire. L’influence de la théologie du Réveil, en particulier les idées du pasteur genevois Louis Gaussen, se font clairement sentir. A l’image de son maître, Dunant en revient à la théologie de l’Histoire du salut représentée depuis le temps apostolique jusqu’à aujourd’hui, du père de l’église d’Asie mineure Irénée au II ème siècle à Joachim de Flore au Xlleme siècle, jusqu’au protestantisme orthodoxe et piétiste du temps de Dunant. Le professeur Oscar Cullmann, exégète luthérien français du Nouveau Testament auprès des universités de Bâle et de Paris, se situe dans cette même tradition. Cullmann est le plus éminent représentant de la théologie moderne de l’Histoire du salut.
Dunant développe une théorie des cinq âges dits « économies » ou « dispensations » . L’histoire est une longue nomenclature de souffrances que l’homme, dans son égoïsme et dans ses haines, inflige à ses semblables… Pour irriter le mal, le Tout-Puissant, dans Sa Sagesse, a divisé en périodes l’histoire de l’Humanité :
- la période anté-diluvienne,
- la période patriarcale de Noé à Moïse,
- la période mosaïque,
- la période dite « chrétienne », ou du christianisme conventionnel,
- la période du règne du Christ sur la terre comme Messie.
A la quatrième période, dite chrétienne, la nôtre, succédera le Millénium, qui prélude au règne éternel de Dieu. Conformément au Nouveau Testament, il appartient aux prophètes, hommes de Dieu ou génies, d’annoncer et d’expliquer aux hommes le mystère de ce plan divin, d’attirer leur attention sur ce déroulement de l’histoire, de leur montrer la place qu’ils occupent et la mission qu’ils ont à remplir dans l’Histoire du salut et de leur ouvrir les yeux sur la signification des différentes époques
à suivre …
