Jusqu’à présent on pouvait lire à partir de l’encyclopédie en ligne Wikipedia que Le manuscrit de Voynich est un livre manuscrit et illustré anonyme, rédigé dans une écriture à ce jour non déchiffrée.
Malgré les nombreuses tentatives des cryptographes, la nature exacte de ce document, son but et son auteur restent une énigme : s’agit-il d’un herbier, d’un traité d’alchimie ou d’un canular ? Cette ambiguïté a contribué à en faire l’un des documents les plus célèbres de l’histoire de la cryptographie.
Le livre tire son nom de Wilfrid M. Voynich, qui l’a découvert en 1912 dans une communauté de jésuites à Frascati, près de Rome. La plus ancienne mention connue de ce manuscrit date de 1639, dans une lettre à Athanasius Kircher. Depuis 1969, le manuscrit est conservé sous la cote MS 408 à la Bibliothèque Beinecke de livres rares et manuscrits de l’université Yale aux États-Unis.
Selon une étude publiée en 2011 par l’équipe de Greg Hodgins, chercheur de l’Université de l’Arizona et portant sur la datation par le carbone 14 du parchemin, le vélin a été fabriqué entre 1404 et 1438, invalidant de fait toutes les thèses qui depuis un siècle faisaient de Roger Bacon († 1294) l’auteur probable du manuscrit.
Jusqu’à présent car tout récemment un chercheur a enfin percé son code…
Il s’agit de Nicholas Gibbs expert en manuscrits médiévaux.
En effet, cela fait plus d’un siècle que des cryptographes, linguistes et autres chercheurs tentent de déchiffrer les textes du célèbre manuscrit de Voynich.
Le document, vieux de 600 ans, est décrit comme « le texte médiéval le plus mystérieux au monde ». Il est rempli d’illustrations de plantes exotiques, d’étoiles et de mystérieuses figures humaines, ainsi que de nombreuses pages manuscrites dans une langue inconnue.
Un universitaire britannique vient de déclarer que ce document est en fait un manuel de santé pour les femmes.
Nicholas Gibbs, qui est un expert en manuscrits médicaux médiévaux, rapporte qu’il en est arrivé à cette conclusion après avoir découvert que le texte était écrit en ligatures latines qui décrivent les remèdes à partir d’informations médicales standard.
Les ligatures latines ont été développées comme des raccourcis d’écriture et ont été utilisées depuis l’époque grecque et romaine.
Le codex Rohonczi offre de nombreuses similitudes d’écriture avec le manuscrit Voynich. Il semble appartenir à une civilisation disparue, celle des Dace (la Dacie) et le texte du Codex Rohonczi pourrait avoir été écrit en proto-roumain, mais en lettres coumanes. Ces deux systèmes linguistiques étant totalement différents, le « codage » aurait pu être produit en utilisant le système alphabétique d’une langue et le corps linguistique (autrement dit la syntaxe, la grammaire et le vocabulaire) de l’autre.
Exemple contemporain de ligature : par exemple l’esperluette classique (« & ») a été développée à partir d’une ligature provenant de la combinaisons des lettres latines « e » et « t ».
Gibbs a publié un article dans le Times Literary Supplement. Il y écrit qu’en étudiant le latin médiéval « il est devenu évident que chaque caractère dans le manuscrit de Voynich représentait un mot abrégé et non une lettre ».
Il a ainsi découvert que les mêmes « mots dominants » apparaissaient dans les documents médicaux et le manuscrit de Voynich. De nombreux raccourcis semblent avoir été empruntés dans d’autres traités médicaux, rapporte-t-il.
Les images de femmes dénudées et de plantes médicinales suggèrent aussi que cela se réfère à l’aromathérapie, pratiquée par le guérisseur grec Hippocrate et le naturaliste romain Pline l’Ancien. Gibbs pense que les illustrations des remèdes végétaux, les cartes zodiacales et les instructions sur les bains thermaux indiquent que celui qui a écrit le document avait une bonne compréhension de la médecine médiévale. Pour des raisons de brièvetés le nom de la plante et du malaise étaient superflus dans le texte et pouvaient être trouvés dans les index correspondant à un numéro de page. Malheureusement l’index a ce jour n’a pas été retrouvé ce qui a entrainé ce quia entrainé l’ensemble des hypothèses fantaisistes sur un pseudo code inexistant. Aujourd’hui avec patience il est néanmoins possible d’en reconstituer une partie.
Les bains pratiqués par les grecs, les romains et aussi à travers le Moyen Âge étaient une forme de santé et de guérison. Guérir les maux gynécologiques et autres maladies féminines impliquaient souvent de « prendre les eaux », que ce soit en se baignant ou en ingérant. A l’évidence l’ouvrage ne pouvait être écrit que par une femme et à cette époque il n’existait qu’une femme capable d’avoir les connaissances en pharmacopée et en médecine à même d’écrire cet ouvrage. De plus cette femme avait précisément vécu à la cour de Rodolphe II. Nous en donnerons le nom avec les explications une autre fois . JK
Gibbs a aussi noté les cylindres percés (image ci-dessous), utilisés au moyen âge pour faire des infusions. Cette image correspond à celle d’un poêle dans un manuel écrit par le chirurgien et botaniste Hieronyus Brunschwygk (1450-1512) avec les illustrations dans le Liber de arte distillandi.
Histoire du manuscrit avant Yale :
Malgré sa fabrication au tout début du XVe siècle, le livre n’apparaît dans l’histoire que deux siècles plus tard. Dans sa lettre du 19 août 1665 à l’attention d’Athanasius Kircher, Jan Marek Marci indique que le livre avait été acheté par Rodolphe II du Saint-Empire, ce qui eut certainement lieu avant son abdication en 1611, soit 55 ans avant la lettre (en latin) de Marci :
« Le précédent propriétaire de ce livre [Georg Baresch] demanda une fois votre opinion par lettre, copiant et vous envoyant une partie du livre, lequel croyait que vous étiez capable de lire le reste, mais il refusa, jusqu’à présent, d’envoyer l’original. […] Docteur Raphaël [Mnishovsky ou Missowsky], tuteur en langue bohémienne de Ferdinand III, alors roi de Bohème, me raconta que ce livre avait été cédé à l’empereur Rudolph (Rodolphe II) par un inconnu et pour la somme de six cents ducats. Il pensa que l’auteur était Roger Bacon, l’Anglais. Sur ce point, je suis sans avis ; c’est à vous de nous dire quelle opinion nous pourrions avoir. »
Marci, Lettre à Kircher datée du 19 août 1665.
Néanmoins, le propriétaire officiel le plus ancien de ce manuscrit a été trouvé grâce à la correspondance de Kircher. C’était un certain Georg Baresch, un alchimiste qui vivait à Prague au XVIIe siècle. Apparemment Baresch était lui aussi perplexe à propos de ce « Sphinx » qui a « pris de la place inutilement dans sa bibliothèque » pendant des années. Baresch apprit qu’Athanasius Kircher, un savant jésuite issu du collège romain, avait publié un dictionnaire copte (éthiopien) et déchiffrait les hiéroglyphes égyptiens. Il lui envoya une copie d’une partie du manuscrit à Rome par deux fois (1637 et 1639), demandant des indices. Sa lettre destinée à Kircher datant de 1639, qui a été retrouvée récemment par René Zandbergen et publiée en 2010, est la première allusion au manuscrit, trouvée jusqu’alors.
En réalité ce livre a bien été écrit par une femme et seule une femme savante ayant des connaissances médicinales rares pour l’époque et rompue à l’astronomie pouvait écrire un tel ouvrage : nous savons qui elle était car il n’y en avait qu’une dans toute l’Europe, de plus elle avait séjourné à Prague. C’est une autre histoire que nous publierons prochainement. JK
Il s’agit de balnéothérapie et ces schémas illustrent les conduites d’eau, ces lieux étaient aussi appelées « bains de Vénus » ou « bains de Diane », on en retrouve les vestiges près de Naples et ce sont le plus souvent des eaux sulfureuses aux propriétés thérapeutiques et curatives reconnues.