
La passion astronomique du Maitre du Haut Château était sans égale et c’est dans la tradition de la splendeur de la grande astronomie indienne qu’il faut inscrire le projet non moins grandiose d’Assan Dina au sommet du Salève. En cela il s’inspirait directement d’autres sites qu’il devait connaitre comme le célèbre observatoire de Jantar Mantar. Aujourd’hui ne reste de ces grands projets qu’un bâtiment qui a conservé le nom d’observatoire et d’où l’on peut admirer en contrebas Genève et les débuts du Léman. Un spectacle grandiose déjà apprécié par le concepteur des lieux dans les années 20 !
Le Yantra Mandir (plus connu sous le nom de Jantar Mantar dans le domaine touristique) est un observatoire astronomique établi à Jaipur au Rajasthan, au nord-ouest de l’Inde. Il est constitué d’une série d’instruments astronomiques, construits sur ordre du mahârâja Jai Singh II dans sa nouvelle capitale de Jaipur entre 1727 et 1733. Il s’inspire d’un autre observatoire que Jai Singh II avait fait édifier précédemment à Delhi, capitale de l’Empire moghol. Il en fit également bâtir trois autres, à Bénarès, Mathura et Ujjain, mais celui de Jaipur est le plus important.
Cet observatoire a été construit à l’intention du gourou de Jai Sing II, le pandit Jaganath, dans le but d’établir les thèmes astraux et de déterminer les moments les plus propices pour les grands événements. A son tour, l’arrière petit fils et descendant lointain du célèbre « Tigre du Bengale » Assan Dinan entendait perpétuer la haute tradition astronomique indienne. En témoigne un extrait de sa correspondance :
« Je suis en train de monter un grand observatoire contenant une lunette astronomique de 600 /, de diamètre effectif, un laboratoire météorologique complet, et un observatoire sismologique également complet.
Ce triple ensemble sera dessiné de la manière suivante :
A Coupole – observatoire astronomique complet
B Observatoire météorologique et maison de l’astronome (confort moderne, deux bureaux indépendants, salon, salle à manger, cuisine, 4 chambres à coucher salle de bain, chambre de bonne, chauffage central, éclairage électrique.
C Observatoire sismologique.
Des galeries vitrées rejoignent ces différents bâtiments complètement isolés les uns des autres. Le paysage est une splendeur, jardin potager, parc, fontaines jaillissantes, verger, forêt, etc, etc. Je destine cet observatoire à une étude complète non seulement des choses habituelles (qui laissent beaucoup de loisirs) mais surtout en vue d’une affiliation raisonnée des sciences astronomiques au côté pratique (encore inculte) de son application, c’est-à-dire aux influences réelles exercées sur la terre et ses habitants par tous les phénomènes (tâches solaires, aurores boréales, etc). Cette étude sera très utile car elle permettra, à la fin, de déterminer à l’avance les années favorables, pour telles ou telles cultures, récoltes, etc, et agir en conséquence. Naturellement, j’ai des bases que j’ai pu découvrir dans les sanctuaires (autrefois) de l’Extrême Orient et qui donnent comme un trésor infructueux en attendant leur mise en œuvre par quelque esprit hardi et indépendant. Ces bases sont telles qu’il ne serait pas possible de les mettre en discussion, c’est à dire en doute, en ayant fait déjà d’admirables expériences. Je veux que ces expériences forment avec celles que je vais tenter, un faisceau de preuves absolues …
Il fit construire une route – la fameuse D41 – pour desservir le chantier de l’observatoire et commanda un télescope de 2,60 à la manufacture des glaceries de Saint-Gobain. Le projet est simplement colossal et ne tarda pas à susciter convoitise et intrigues .. à suivre
Ce qui est extraordinaire c’est que le Général Ferrié qui installa le premier poste de TSF dans le bâtiment de l’observatoire du Salève avait travaillé sous les ordres de Fulcanelli avec qui il avait collaboré pendant la grande guerre dans la commission que celui-ci présidait (commission des armes nouvelles), il s’en est fallu de très peu que Fulcanelli et Assan Dina ne se rencontrasse ! Étrangement le lien est pourtant établi de façon indirecte car Ferrié et Fulcanelli se connaissaient ….
Nous donnons l’historique de la folle aventure de ce qui devait être le plus grand observatoire de France, dans ce livre à paraitre en Octobre 2017
à suivre …
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