La justice : sources papales et épiscopales du Tarot


La justice de Biagio d’Antonio Tucci Peintre italien (Florence 1476 – documenté jusqu’en 1508). On sait que Biagio d’Antonio travailla par intermittence à Faenza de 1476 à 1504. Son style, influencé par Verrocchio, assimile le langage plus simple de Ghirlandaio. En 1481-82, il collabore aux fresques de Cosimo Rosselli de la chapelle Sixtine. Plusieurs panneaux ou retables sont conservés à la pin., de Faenza ; parmi ses autres œuvres, fort nombreuses, on peut citer des  » cassoni  » à sujets mythologiques (Paris, musée des Arts décoratifs), des Madones et des retables (Madone et cinq saints, musée de Budapest ; Nativité de San Michele de Faenza, 1476, Tulsa, Museum ; Chemin du Calvaire, Louvre). Les œuvres de l’artiste furent longtemps classées sous le nom d’Andrea ou de Giovanni Battista Utili, peintres de Faenza.

Le tableau est conservé  au Musée des Offices de Florence. Attribué au peintre florentin Biagio d’Antonio, il représente une Justice qui se rattache à la fois à la Justice d’Esztergom (Palis archi-épiscopal près de Budapest en Hongrie) et à celle du tarot de Marseille. Certaines correspondances sont communes aux trois images, tandis que d’autres sont partagées par seulement deux d’entre elles. Les trois Justices ont la même position frontale, tiennent une épée dans la main droite, dressée verticalement pointe en haut, à double tranchant, et dont la lame est partagée en deux moitiés par un filet qui se divise à l’approche de la garde. De même, toutes trois portent dans la main gauche une balance à fléau dont les plateaux en forme de bols sont suspendus par trois fils. Toutes trois portent des vêtements semblables : une robe à col rond, bordé d’un galon ; une ceinture haute, qui marque bien la taille ; un ample manteau aux manches larges dont le drapé couvre les jambes. Toutes trois ont aussi la chevelure qui cascade en boucles le long des tempes et sur les épaules. En revanche, certains détails ne sont communs qu’au tableau de Biagio et à la carte de tarot : ainsi le pommeau de l’épée en forme de boule partagée en quartiers, posé précisément sur le sommet du genou droit et les formes rondes aux extrémités du fléau. Sur la justice du tombeau de François II à Nantes, le pommeau livre son ultime secret, à savoir le cercle solaire en éruption.

JUSTICE POMMEAU

La Tiare diadème est inspirée directement de la fresque visible de la basilique Saint-Vital à Ravenne mais également à Constantinople (basilique Sainte Sophie), il s’agit de l’impératrice Théodora et nous en donnons l’explication dans notre livre qui décode l’ensemble des sources du Tarot et sa filière menant d’Égypte à Byzance puis sa transmission dans l’empire carolingien.

Le tarot se lit comme un roman policier et livre enfin ses derniers secret, à suivre dans « aux sources du Tarot à la lumière des mystères antiques et du livre des morts égyptien »

Une historienne d’art Roberta Bartoli, dans la suite de nos propres recherches à pu mettre à jour un « patron » – au sens d’un patron en terme textile – du tarot dans les milieux hermétistes de la Renaissance. Cette recherche se passe entre le palais épiscopal de Esztergom en Hongrie et le tableau de Florence. Il devient  de constater que ces différentes figures de la justice naissent toutes d’un même milieu, sans doute pas de la même main, mais d’artistes qui partageaient des modèles communs, comme il était d’usage dans les ateliers de cette époque. Il y a tout lieu de penser qu’elles ont été réalisées dans un intervalle de temps assez restreint, quelques années tout au plus. Un détail du tableau de Biagio permet de resserrer le cercle des recherches. Les quatre coins sont en effet marqués de blasons. Comme l’a justement noté notre historienne de l’art, , celui qui se trouve en haut à droite est le lis de la Mercanzia. Bartoli en déduit que cette Justice est étroitement liée aux Vertus réalisées par Pollaiolo et Botticelli pour la Mercanzia dans les années 1467-1470. Se basant sur l’évolution stylistique de Biagio, elle date sa Justice du tout début des années 1470.

De Florence à Esztergom :

Au quinzième siècle, Esztergom brillait d’un remarquable rayonnement culturel. Entre 1465 et 1472, cette cité était le siège du principal archevêché de Hongrie. L’archevêque était un humaniste nommé János Vitéz. En 1447, celui-ci avait envoyé son neveu, Janus Pannonius, étudier à Ferrare en Italie auprès d’un des plus fameux humanistes de Ferrare, Guarino Veronese. Quand Pannonnius retourna en Hongrie, en 1458, il conserva des liens étroits avec les milieux intellectuels qu’il avait fréquentés en Italie. En 1465, il retourna à Florence où il rencontra Marsile Ficin, avec lequel il se lia d’amitié.

Selon l’historienne Roberta Bartoli  c’est grâce à  l’influence de Pannonius et de Ficin que les liens se resserrent entre 1465 et 1471 entre la cour du roi Matthias Corvin de Hongrie et celle de Laurent de Médicis à Florence. Des cadeaux furent échangés entre princes, notamment de précieux livres. Il est vraisemblable que ces relations plus étroites aient également donné lieu à des échanges artistiques. Ces circonstances permettent sans doute d’expliquer la réalisation par un artiste florentin de la fresque du palais de János Vitéz à Esztergom. De nombreux fragments retrouvés dans les ruines du château ont permis de reconstituer le programme iconographique de la pièce, dont les Vertus Cardinales ne représentent qu’une petite partie. Il combinait une mise en scène astrologique présentant les différentes planètes et des allégories philosophiques, à la manière du fameux cycle de fresques du palais Schifanoia à Ferrare réalisé dans les années 1469-1470 juste à côté d’une salle décorée des Vertus théologales et cardinales. Vitéz était passionné d’astrologie tandis que son neveu Pannonnius avait été fortement impressionné par la doctrine platonicienne professée par Ficin et s’employait à en assurer la diffusion dans le royaume de Hongrie.

en cours ou à suivre dans le livre ici  …

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