Bernard de Fontaine fut la pièce maitresse d’un dispositif ancré à la cour de Champagne, et appelé à jouer un rôle central entre l’Occident et l’Orient. C’est aussi dans ce contexte que naitront les premiers romans de la table Ronde sous l’égide des flamands. Plusieurs personnages sont étroitement liés et forment ainsi un canevas qu’il est de premier abord difficile à déchiffrer mais une chose est sûre c’est que c’est par eux que Jérusalem va se trouver reliée à l’Écosse et à Kilwinning (et non à Rosslyn comme c’est souvent et à tort dit) : Hughes de Payens (on le dit époux de Catherine de Saint Clair de Roslin ou sinon en lien avec elle), André de Montbard, parent du duc de Bourgogne, Bernard de Fontaine futur Bernard de Clervaux, la famille écossaise des Saint Clair, les comtes de Champagne le fief alors le plus riche et le plus puissant du Royaume de France. D’ailleurs on peut le dire, la plupart des templiers étaient alors champenois.
La Champagne : Fief parmi les plus puissants du royaume de France, le comté de Champagne fut au coeur des principaux échanges politiques, économiques, religieux et culturels des XIIe et XIIIe siècles. En cela, l’histoire de la Champagne se confond souvent avec celle de l’Occident et de l’Orient.
Voie privilégiée de circulation, carrefour entre les pays de la Méditerranée et ceux de la mer du Nord, la Champagne accueille toute l’année à Troyes, Provins, Lagny et Bar-sur-Aube le plus grand marché commercial et financier de l’Occident médiéval. Les Thibaudiens participent, soit avec leur suzerain capétien, soit contre lui, aux principales luttes féodales du Moyen Âge.
Ils encouragent les croisades et favorisent la naissance de l’ordre du Temple. Quand ils ne s’adonnent pas aux-mêmes à la poésie, ils accueillent dans leurs palais les plus grands trouvères et les plus grands intellectuels de leur temps. Grâce à de judicieuses alliances matrimoniales, les comtes protègent leur domaine puis l’agrandissent du prestigieux royaume de Navarre. La Navarre autre lieu important de ce dispositif qui permet de communiquer avec l’Espagne car on l’oublie un peu vite les comtes de Champagne étaient aussi rois de Navarre depuis 1135 ce qui permettait d’avoir une base indépendante de la France. La Navarre tout comme la Suisse. L’Histoire retiendra Jeanne de Navarre, comtesse de Champagne et Reine de Navarre et qui fut l’origine involontaire de la perte des templiers et de la dissolution de l’Ordre.
Bernard de Fontaine (plus tard canonisé sous le nom de saint Bernard de Clairvaux) joua un rôle considérable, bien que quelque peu mystérieux, dans la fondation des Chevaliers Templiers. Il était le penseur principal de l’Ordre cistercien, ramification bénédictine destinée au retour à l’austérité spirituelle et temporelle de la règle bénédictine originale. Après une période de lune, les Cisterciens se répandirent rapidement et acquirent un pouvoir et une influence énormes sous la guidance spirituelle de cet homme charismatique. D’étranges événement vont se produire au sein de la famille de Bernard de Fontaine au moment où il rejoignit l’Ordre. Ils demeurent inexpliqués sauf à entrevoir une raison supérieure. L’Ordre était alors relativement nouveau, en lutte et en danger imminent de chute. La famille de Bernard fut étonnée lorsqu’il annonça sa vocation mais son attitude se transforma radicalement pour des raisons loin d’être claires. Toute opposition à ses plans s’évanouit et encore plus étrange, la plupart de ses parents masculins et nombre de ses amis choisirent de le suivre dans le nouvel Ordre cistercien. Trente-deux d’entre eux devinrent novices en même temps que lui en 1112.
L’Eglise ne trouva aucune explication à cet accès collectif de ferveur religieuse. Cet afflux massif de vocations comprenait celle du frère ainé de Bernard, héritier du domaine familial, ainsi que celle de ses deux frères plus jeunes et de son oncle, le chevalier Gaudri de Touillon et il doubla la taille de l’Ordre combattant.
Bernard parvint bientôt à une position de direction incontestable dans l’Église de cette époque. Il devint le conseiller personnel du pape et exerça une grande influence dans les affaires purement temporelles, traitant avec les rois, les empereurs et la noblesse. Son profond engagement dans l’enseignement initiatique se manifeste clairement dans les cent vingt sermons qu’il prêchait, fondés sur le Cantique des Cantiques du Roi Salomon. Il étendit cet enseignement en enrichissant la tradition spirituelle de la branche des guildes des métiers ou compagnonnage, appelée aussi Enfants de Salomon.
Bernard fut nommé abbé de la nouvelle abbaye cistercienne de Clairvaux, (Clair Val) peu après avoir rejoint l’Ordre, alors qu’il n’avait que vingt-quatre ans.
à suivre … les Cisterciens en Écosse, la tradition oubliée et retrouvée
