Voyage au centre de la Terre avec Fulcanelli


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depuis 2000 ans, le champ magnétique a perdu 30% de son intensité, ce qui est un signe fiable d’un changement en cours des pôles

« Peut-être même l’astre du jour n’était-il pas prêt à jouer son rôle éclatant. Les « climats n’existaient pas encore, et une chaleur torride se répandait à la surface entière du globe, égale à l’équateur et aux pôles. D’où venait-elle ? De l’intérieur du globe. En dépit des théories du professeur Lidenbrock, un feu violent couvait dans les entrailles du sphéroïde.  »
Jules VERNE, Voyage au centre de la Terre.

C’est au cours de son voyage aux Etats Unis que le Savant conçu son projet du Finis Gloriae Mundi qui devait résumer sa vision du « second soleil », le Soleil interne à la Terre et son rôle dans la formation des métaux comme de la chaleur. Le feu central d’un athanor cosmique. Hélios était remplacé par Vulcain. A l’époque en effet la grande question était de comprendre pourquoi la Terre conservait sa chaleur, voir se réchauffait alors qu’en l’état des connaissances elle aurait du être beaucoup plus froide, ce qui amenait également à se poser la question de son âge. Assez curieusement la question de la précession des équinoxes était liée au débat faisant rage entre les fluidistes et les solidistes, entre les neptuniens et les plutoniens.

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Banc de condensateurs de 14 Mégajoules permettant de générer des champs magnétiques pulsés pouvant aller jusqu’à 78 Tesla.

Fulcanelli avait choisi son camp : celui des plutoniens. Il suffit de relire les innombrables commentaires sur la Magnésie et le rôle fondamental du fer et ses propriétés magnétiques pour comprendre comment celui-ci avait perçu que la solution se trouvait tout autant dans le cœur de notre planète illustrant ainsi le précepte de la Table d’Emeraude :  Ce qui est en bas est comme ce qui est en haut, et ce qui est en haut est comme … Eugène Canseliet a longtemps insisté sur les liens étroits qui unissaient Pierre Curie à l’Adepte : nous en donnons les raisons ainsi que la façon dont la France a réalisé son vœu le plus cher en la matière en le rendant public en 1928. Le plus amusant est que c’est en unité Tesla que cet appareil fonctionne !…

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Deux hommes avaient ouvert la voie au savant : François Arago et Antoine d’Abbadie. Le premier avait mis en lumière différentes lois sur le magnétisme, ce que nous appelons le géomagnétisme et le second lui avait au cours d’une visite montré la Croix d’Hendaye dont le message ne laissait pas d’intriguer. Fulcanelli avait déjà noté les empreintes du champ magnétique terrestre enregistrées dans les matériaux archéologiques ou même dans les roches, il en fera mention dans les Demeures Philosophales. Mais ainsi que nous le rappelions son voyage aux USA l’amena à voir les geyser du parc de  Yellowstone qu’il reproduira à son retour dans son laboratoire pour en comprendre le mécanisme, vulcain rime aussi avec vulcanologie.

Arago : du magnétisme à l’électricité

Étude du courant induit et le magnétisme de rotation : Arago avait eu l’occasion d’observer un phénomène surprenant : les oscillations de l’aiguille d’une boussole s’amortissent beaucoup plus vite si la boussole est placée sur une plaque de cuivre, ce qui montrait une interaction entre l’aiguille aimantée en mouvement et la plaque. En 1824, s’interrogeant sur cet effet, il suspend un barreau aimanté au-dessus d’un disque de cuivre en rotation et constate que le barreau est entraîné dans la rotation. L’expérience, qui fait sensation, est reproduite avec diverses variantes, notamment par Charles Babbage (l’inventeur du concept d’ordinateur) et John Herschel à Londres. Si on fait tourner le barreau aimanté, c’est alors le disque qui se met à tourner. Un aimant fixe freine la rotation du disque tout comme le disque de cuivre fixe freine la rotation de l’aimant. Tous ces effets sont reproduits avec des disques d’autres métaux non magnétiques. Enfin Ampère, pour qui un aimant est assimilable à un assemblage de courants, montre que l’aimant peut être remplacé par un solénoïde parcouru par un courant.

Ce phénomène, rapidement dénommé « magnétisme de rotation », intrigue. Arago se garde d’avancer une interprétation. Babbage et Herschel suggèrent qu’en certains endroits du disque de cuivre apparaissent des pôles magnétiques qui interagissent avec les pôles de l’aimant. Mais on ne comprend pas pourquoi ce magnétisme apparaît seulement si le disque et l’aimant sont en mouvement relatif. La désignation « magnétisme de rotation » ne fait que mettre un nom sur une énigme.

Quelques sept années plus tard, Faraday reprend l’étude du magnétisme de rotation, mais cette fois dans le cadre de ses recherches sur l’induction électromagnétique.

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de haut en bas, de gauche à droite : Antoine d’Abbadie qui travailla avec François Arago et détermina les variations de la gravité terrestre, François Arago et Fulcanelli qui fut à sa façon le « premier électricien de France ». Abbadie fut lié à Arago et Fulcanelli en tant que membre de l’Académie des Sciences et membres de la Société de Géographie aux côtés de Jules Verne (voir l’Alchimiste de la république)

Divagation des pôles : le travail préfigurateur de Fulcanelli

Le champ magnétique de la Terre est généré par l’interaction entre la rotation de son noyau et les courants électriques. Ce champ crée ainsi la magnétosphère, qui agit comme une sorte de bouclier,la dernière inversion des pôles a eu lieu il y a environ 786 000 ans sur une période de 100 ans à peu près. En général, ce type d’évènement se produit sur plusieurs milliers d’années. Par conséquent, il semblerait que la Terre soit en retard sur son inversion de champ magnétique. Des éléments apportent la preuve que ce phénomène arrive plus fréquemment qu’il y a des centaines de millions d’années. Cela pourrait être dû au fait que le noyau interne de notre planète est en train de grandir, obstruant le noyau externe.

Des indices montrant une inversion du champ magnétique peuvent être vus dans la roche. Lorsque de la roche fondue se refroidit, les composants métalliques sont orientés vers le champ magnétique. En regardant dans les différentes couches rocheuses, les géologues sont capables d’observer dans quelle direction pointent les molécules de métal, déterminant ainsi la direction du champ magnétique. Le groupe de satellites Swarm, appartenant à l’Agence spatiale européenne étudie le champ magnétique de la Terre et sa structure interne. Lors d’une conférence, il a été annoncé que le champ magnétique s’affaiblissait d’environ 5 % tous les 10 ans. Cela annoncerait qu’un inversement des pôles est en train de se produire car cet affaiblissement est 10 fois plus fort qu’en temps normal.

Si les pôles s’inversent, cela signifierait qu’une boussole indiquerait le nord à la place du sud. Pas un si grand problème à première vue. Mais une question plus grave se pose pour les animaux, notamment ceux qui effectuent des migrations comme les tortues marines ou certains oiseaux. Ils utilisent les champs magnétiques pour s’orienter et une inversion des pôles pourrait grandement interférer dans cette entreprise. Un autre souci serait que le champ magnétique plus faible deviendrait incapable de nous protéger des radiations solaires. Bien qu’il n’y ait aucune preuve fossile d’une extinction de masse causée par ce phénomène, cela pourrait toutefois être problématique pour les satellites et nos lignes électriques.

Avec ce dernier travail le physicien complétait sa vision du monde et apportait la touche finale à sa conception de la matière. Dans notre livre l’enquête qui remet en perspective avec de nouvelles pièces inédites le testament adeptal resté inachevé.

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Ce n’est qu’en 1965 avec son inauguration par le Général de Gaulle que le projet du Finis Gloriae Mundi trouvera son épilogue grâce à l’opiniâtreté de son principal élève Aimé Cotton.

 

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