Canseliet savait !
et oui ! Canseliet savait !… je m’étais posé la question et il m’était arrivé de douter mais j’ai aujourd’hui les preuves absolues que le disciple savait ! pour autant le connaissait-il ? à cette question, là aussi je dois répondre par l’affirmative : oui il a pu le fréquenter mais dans un rôle plus modeste qu’il ne le dit, son véritable tuteur étant Julien Champagne.
Les préfaces des Demeures Philosophales se sont étoffées avec le temps pour devenir de plus en plus précises à mesure que la conscience du disciple le pressait à léguer à la postérité l’identité de son Maître. Dans la dernière , il lâche un gros morceau qui m’était resté longtemps incompréhensible mais que j’ai aujourd’hui totalement résolu, la voici :
« Les Demeures Philosophales, que nous avons l’honneur de préfacer à nouveau, ne devaient pas être le dernier livre de Fulcanelli. Sous le titre de Finis Gloriae Mundi (La Fin de la Gloire du Monde), une troisième partie existait, que son auteur reprit et qui eût élevé l’oeuvre didactique à la trilogie alchimique la plus extraordinaire. A cette époque, il y avait déjà six années que notre vieux Maître avait réussi l’élaboration de la Pierre Philosophale dont on ignore ordinairement qu’elle se divise en Médecine Universelle et en Poudre transmutatoire; l’une et l’autre assurant à l’Adepte le triple apanage,-Connaissance, Santé, Richesse,- lequel exalte le séjour terrestre dans l’absolue félicité du Paradis de la Genèse. Suivant le sens du vocable adeptus, l’alchimiste, dès lors, a reçu le Don de Dieu, mieux encore le Présent, dans le jeu cabalistique de la double acception soulignant qu’il jouit désormais de l’infinie durée de l’Actuel… »
Ces lignes datent de 1958. Elles donnent à entendre, sans équivoque, que Fulcanelli a achevé le Grand Oeuvre et qu’il est devenu un Adepte; toutefois Eugène Canseliet se garde de livrer des précisions quant à ce qu’implique cet état. Au décès de son père en 1923, le manuscrit de Finis Gloriae Mundi fut repris par son fils – le fils de Fulcanelli – entre 1923 et 1925, ce qui situerait son succès entre 1917 et 1919. Dès lors, on comprend mal pourquoi Eugène Canseliet précisa qu’en 1922, son Maître n’avait pas le Don de Dieu.
Cette même préface contient d’autres confidences intéressantes et troublantes:
« Le lecteur devra remarquer que Les Demeures Philosophales s’ouvrent avec la Salamandre en frontispice et qu’elles se ferment sur le Sundial d’Edimbourg en manière d’épilogue. Ces deux emblèmes expriment la même substance dont l’étude approfondie, dispersée dans tout le volume, est l’expression méticuleuse de la peine énorme qu’elle infligea à notre Maître pour son invention, des efforts inouïs qu’elle exigea de lui pour sa parfaite préparation. »
Nous y voilà !… L’invention est donc liée à la fois à la Salamandre et au Sundial ce qui forme une redoutable équation : il m’aura fallu une dizaine d’années pour en venir à bout mais c’est chose faite au hasard d’une consultation de ses archives en ma possession.
Commençons par le Sundial et le pourquoi de son apparition dans les Demeures Philosophales, il s’agit ici d’une révélation unique et exceptionnelle dont vous trouverez la suite dans mon ouvrage.
En effet le fameux Sundial se situe dans le palais Royal d’Edimbourg où l’Adepte représenta la France en compagnie du professeur Mascart. Ce « Royal electrical congress » faisait suite à un autre congrès qui s’était tenu à Paris en 1889 (relaté par Eugène Canseliet à propos de la fée électricité) et il sera encore suivi en 1896 d’un congrès à Genève qui permettra à l’adepte de rentrer en contact avec le secrétaire de la Croix Rouge et auteur d’un petit ouvrage sur le poêle de Winterthur, ce dernier sachant toujours joindre l’utile à l’agréable ! …
Les travaux scientifiques des deux hommes (Fulcanelli et William Thomson) sont à mettre en parallèle et les deux hommes s’apprécient. Sir William Thomson, lord Kelvin, est un physicien né à Belfast le 26 juin 1824, mort en 1907. Professeur de physique à l’Université de Glasgow à partir de 1846 et président de la Société royale de Londres depuis 1890, il fait partie en outre des principales académies d’Amérique et d’Europe, notamment de l’Académie des sciences de Paris, qui l’a élu associé étranger en 1877, année où l’Adepte y est également intronisé. Il a été créé chevalier en 1866 et a reçu, en 1892, le titre de lord Kelvin. C’est au sens de Fulcanelli l’un des « invisibles » de la communauté des frères en Héliopolis.
Ses travaux, qui en font l’un des plus illustres physiciens du XIXe siècle, ont porté tout à la fois sur la chaleur, l’électricité et le magnétisme. Il s’est livré, notamment, à une série d’études et de recherches expérimentales sur l’influence de la capillarité dans les phénomènes d’évaporation, sur la différence de potentiel nécessaire à la production d’une étincelle, sur l’effet des liquides dans les piles, sur les caractères de la décharge continue et de la décharge oscillante, sur la polarité magnétique, sur l’énergie solaire. Pour expliquer la cause de la chaleur solaire, Kelvin a, ainsi, supposé en 1857 qu’un anneau de matière circule autour du Soleil par suite de la résistance opposée au mouvement de ses particules, cet anneau se rétrécit, finit par frotter le Soleil, et sa force vive (ou énergie cinétique) se transforme en chaleur et en lumière.
Il a aussi fourni l’une des meilleures formules pour calcul des effets thermiques dus à la compression, ainsi que d’élégantes méthodes pour la mesure de l’expansion des gaz, de la résistance d’un galvanomètre, de la force électro-motrice, et pour la détermination de l’ohm. On lui doit, d’autre part, une théorie de l’action des courants sur les courants, une autre du magnétisme, une autre de l’électro-magnétisme, une théorie des images électriques, qui a fourni la solution de plusieurs problèmes. Kelvin a découvert que, lorsque la température d’un fil métallique n’est pas la même en tous les points, l’échauffement d’une portion du fil produit par un courant diffère suivant que le courant est dirigé de la partie chaude du fil à la partie froide ou réciproquement : c’est le phénomène de Thomson ou phénomène du transport électrique de la chaleur.
Le reste à suivre dans mon ouvrage à commander ici en suivant ce lien.
Le Sundial d’Holyrood
« C’est à la fois un cadran solaire multiple et une véritable horloge (307) hermétique. Ainsi cet icosaèdre étrange représente pour nous une oeuvre de double gnomonique.
Le mot grec gnomon, qui s’est intégralement transmis aux langues latine et française (gnomon), possède un autre sens que celui de l’aiguille chargée d’indiquer, par l’ombre projetée sur un plan, la marche du soleil. Gnomon désigne aussi celui qui prend connaissance, qui s’instruit ; il définit le prudent, le sensé, l’éclairé. Ce mot a pour racine gnosis (…) double forme orthographique dont le sens est connaître, savoir, comprendre, penser, résoudre.
De là provient Gnosis, connaissance, érudition, doctrine, d’où notre mot français Gnose, doctrine des Gnostiques et philosophie des Mages. On sait que la Gnose était l’ensemble des connaissances sacrées dont les Mages gardaient soigneusement le secret et qui faisait, pour les seuls initiés, l’objet de l’enseignement ésotérique. Mais la racine grecque d’où proviennent gnomon et gnosis, a également formé gnomé, correspondant à notre mot gnome, avec la signification d’esprit, d’intelligence.
Or, les gnomes, génies souterrains préposés à la garde des trésors minéraux, veillant sans cesse sur les mines d’or et d’argent, les gîtes de pierres précieuses, apparaissent comme des représentations symboliques, des figures humanisées de l’esprit vital métallique et de l’activité matérielle. La tradition nous les dépeint comme étant fort laids et de très petite stature ; en revanche, leur naturel est doux, leur caractère bienfaisant, leur commerce extrêmement favorable. On comprend facilement alors la raison cachée des récits légendaires (308) où l’amitié d’un gnome ouvre toutes grandes les portes des richesses terrestres…
L’icosaèdre gnomonique d’Edimbourg est donc bien, en dehors de sa destination effective, une traduction cachée de l’OEuvre gnostique, ou Grand OEuvre des philosophes. » Demeures Philosophales TII, page 305 et suivantes …