Friedrich Herbort ésotériste suisse


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Friedrich HERBORT, né en 1764 dans une famille de patriciens bernois, entre en 1803 au Conseil des mines et siège dès 1795 au Grand Conseil de Berne, c’est-à-dire au gouvernement. En 1783, la lecture du Tableau Naturel de Louis-Claude de Saint-Martin décide d’une orientation théosophique à laquelle il restera fidèle jusqu’à sa mort, survenue en 1833. En 1812, il fonde la Société secrète des Pélerins de Salem, une société «d’hommes de désir» dont la forme extérieure est maçonnique et dont l’esprit rappelle le premier rosicrucisme d’Andreae. A l’intention des membres de l’association, il rédige, en français, le Manuel des Pélerins de Salem, un «guide spirituel de poche», ainsi que d’autres traités au contenu ésotérique et théosophique qui constituent une sorte de synthèse des idées théosophiques chrétiennes. Auteur très modeste, il s’en tient à de vagues projets de publication et abandonne à ses amis les fruits de son érudition. C’est ce qui explique la présence, dans le fonds Meyer, d’une grande partie des manuscrits de Herbort. Parmi les vingt manuscrits retrouvés, citons Adam (1811), un traité de cosmogonie d’inspiration kabbalistique, Bref précis de Théologie, Emanation (1828), Le dualisme (1818), La migration des âmes, un traité sur la réincarnation, doctrine qu’il ne jugeait pas incompatible avec le christianisme, et enfin le Compendium hermeticum.

Herbort est avant tout un mystique spéculatif dont le souci majeur est de tenter d’élucider les mystères profonds des mythes chrétiens et orientaux et d’y déceler, à défaut de parfaites similitudes, de troublantes analogies. Malgré une touche très personnelle, sa pensée, qui baigne dans une atmosphère de quiétisme fervent, reste d’inspiration böhmiste et saint-martinienne. A la suite de son aîné Kirchberger, Herbort brandit, dans une période romantique qui en perçoit, sans dédain, les reflets, le flambeau d’une tradition ésotérique chrétienne qui ne craint pas de colorer d’alchimie et de Kabbale son christocentrisme profond. Disciple de Karl von Eckartshausen, il entretenait une correspondance suivie avec J. H. Jung-Stilling, F. R. Saltzmann, le libraire Daniel Pétillet et bien d’autres théosophes.

SEPT PROPRIETES NECESSAIRES DANS LA PIERRE.

1° – L’Oléaginité [caractère huileux], donnant en projection l’universelle fusion et l’ouverture à la médecine. Car le premier pas nécessaire de la médecine est la fusion subie et convenable qui s’accomplit grâce à l’oléaginité naturelle.
2° – La Subtilité spirituelle, coulant dans la fusion à l’instar de l’eau, pénétrant dans la profondeur de la chose susceptible de mutations parce que, après la fusion, nécessaire à la médecine est son moyen de pénétration.
3° – L ‘Affinité entre l’élixir et la chose à trans¬muter, donnant la faculté de recevoir et de retenir, car après la pénétration l’adhérence est nécessaire à la médecine.
4° – L’Humidité radicale, ignée, coagulant et consolidant les parties retenues au moyen de l’inséparable union des parties consemblables.
5° – La Pureté et la Clarté, purificatrice, qui donne un splendide éclat à la chose à transmuter.
6° – La Terre fixante, tempérée, subtile, incombustible, qui donne une fixation stable.
7° – La Teinture, qui donne la couleur resplendissante et parfaite.

LA QUERELLE DE LA MATERIA PRIMA

La correspondance entre Herbort et Meyer est des plus passionnantes. En 1807, le Bernois écrivait au Francfortois que Eckartshausen lui avait montré un cahier dans lequel étaient consignées, en détail, «les opérations merveilleuses que l’on pouvait réaliser à partir du pur principe quand on savait l’extraire chimiquement» (Herbort à Meyer 3/2/ 1807). Peu après, il avouait à Saltzmann que les expériences qu’il avait faites dans ce sens «ne signifiaient pas grand chose» (Herbort à Saltzmann 30/8/.1808). Dix ans plus tard, le ton a changé. Herbort affirme qu’il existe différentes voies pour parvenir au Grand Oeuvre et qu’il est en train de préparer un solvant, «un sel d’une subtile et pénétrante volatilité». Ensuite, il le transformera en une «liqueur phosphorescente appelée Vinaigre des philosophes (Essig der Philosophen) permettant d’extraire des métaux la terre pure (reine Erde)» (Herbort à Meyer 24/7/1818). Il avoue qu’il tâtonne encore car «le plus grand secret réside dans le travail préparatoire, clé de la solution radicale des corps» (Herbort à Meyer 19/12/1819). Beau¬coup plus sûr de lui en 1826, il n’hésite pas à dénoncer l’erreur fondamentale qui, selon lui, consiste à croire que la materia prima ne peut être obtenue qu’à partir d’un seul corps naturel brut. Il précise :
«Il faut avoir bien compris que le mercure des philosophes, à l’état volatil, est un air vivifiant universel; liquéfié, c’est le solvant universel, un liquide très proche de l’acide phosphorique; à l’état solide, c’est le fixatif universel, ou Sel Central; alors, on sait quelque chose de l’art hermétique.» (Herbort à Meyer le 28/2/1826)

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