Prochainement, les dossiers restés inexplorés des enjeux de la politique tsariste de Nicolas II et reprise par les actuels dirigeants de l’Ex-URSS. Quand les mages régnaient à la cour impériale de Saint Petersbourg.
Nous devons une partie de ces documents à notre regretté Maitre Korvin von Krasinski que nous avons eut le privilège de rencontrer sur son lieu de retraite à Maria Laach en Allemagne dans les années 80 puis au delà. Il fut le dernier maillon d’une longue chaine qu’il n’est pas faux de ranger dans la catégorie des « Supérieurs Inconnus ».
en 1925, le nevau de Piotr Alexnadrovitch Badmaiev, éxilé en Pologne suite à la révolution bolchevique, soignait un jeune pianiste de 19 ans, Johannes von Korvin Krasinski, qui étudiait pour être admis au conservatoire de Paris, et qui était très malade: il ne pouvait rien manger, et presque plus bouger, en devenant de plus en plus faible. Sa tante l’emmena chez le docteur Badmajeff qui constata chez le jeune une paralysie de l’appareil gastro-intestinal, et qui lui pratiqua ce que l’on appelle « opération sèche ».
Le jeune guérit rapidement, et il n’alla plus au conservatoire de Paris, mais il entra, en tant que père Cyrill von Korvin Krasinski, au monastère bénédictin allemand de Maria-Laach, où il étudia pendant toute sa vie, à côté de la philosophie occidentale et de l’ethnologie, la philosophie et la médecine tibétaines, et publia plusieurs ouvrages à ce sujet (voir bibliographie).
Certains renseignements très précieux nous proviennent justement du père Krasinski, que nous avons connu personnellement, et avec qui nous avons entretenu une correspondance. Dans un de ses ouvrages, Trina Mundi Machina, il explique que, malgré ses tentatives réitérées, le docteur Wlodzimierz Badmajeff, son maître, il ne réussit jamais à réveiller dans ses collègues occidentaux la compréhension théorique de la science médicale lamaïste, complètement différente de l’occidentale en ce qui concerne les principes.
Dans un autre de ses livres, Mikrokosmos und Makrokosmos in religionsgeschichtlicher Sicht, le père Krasinski donne une explication très exhaustive de la doctrine des correspondances réciproques entre l’homme et le monde gardée par le lamaïsme tibétain, en précisant que cette doctrine est représentée par le symbole appelé en tibétain namtchouwangdan, reproduit sur les murs extérieurs des temples lamaïstes en tant que monogramme du microcosme (voir à ce propos la lettre de Jean Calmels du 16 avril 1942, avec la note relative).
La doctrine du microcosme s’appuie sur les trois principes métaphysiques qui gouvernent l’univers entier, et que l’on pourrait traduire par : idée du monde, force ou énergie du monde, et substance du monde, c’est-à-dire ses aspects statique, dynamique et « matériel ». Dans le lamaïsme mongolo-tibétain, ces principes assument les noms de chi (pneuma), schara (bile) et badahan ou badgan (phlegme), qui révèlent une analogie indéniable avec les trois principes alchimiques connus en Occident mercure, soufre et sel.