Chrysopée et Toison d’Or


chrysopee

 Bourges , colloque interdisciplinaire 9 et 10 Novembre 2014

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La chrysopée (du grec khrusōn, or, et poiēin, faire), en latin chrysopoeia, est un terme utilisé en alchimie. Il s’agit de l’art de faire de l’or par transmutation. Le mythe d ela Toyson d’or créeé par Philippe le Bon en relate les principales opérations sous forme de fable et de symboles.

La transmutationa aujourd’hui selon Jean-Paul Bibérian 

Transmutation :

C’est la transformation d’un élément chimique en un autre. Depuis longtemps, il est dit que l’alchimiste essaie de fabriquer de l’or à partir de plomb par un procédé physico-chimique. Le soleil et les étoiles font cela de manière continue depuis le début de l’univers. Ils transforment l’hydrogène en hélium, puis vers la fin de la vie des étoiles en éléments plus lourds, comme le carbone, l’oxygène, le calcium, le fer ou l’uranium. Plus proche de nous, les bombes nucléaires et les centrales nucléaires produisent de manière habituelle des éléments chimiques nouveaux à partir d’uranium. Celui-ci lorsqu’il est bombardé par des neutrons fissionne, et produit les fameux déchets qui sont des éléments transmutés. Ce procédé génère d’ailleurs beaucoup d’énergie.

Avec l’avènement de la science moderne, c’est à dire depuis le début du XIXème siècle, tout scientifique sait, ou plutôt, a appris qu’il est impossible de faire des réactions nucléaires à basse température, ou à faible énergie. La raison en est très simple: les atomes sont constitués de deux parties, un noyau très dense positif, et des électrons négatifs qui tournent autour. Pour faire fusionner deux atomes, il faut faire se mélanger les noyaux. Or les noyaux étant tous positifs, ils ont tendance à se repousser. Pour réussir à les fusionner, il faut les amener très près l’un de l’autre, par exemple en les projetant l’un sur l’autre avec une grande vitesse. Une fois très proches, les forces nucléaires prennent le dessus, et les noyaux fusionnent. Peut-on y arriver à basse énergie, en particulier dans la matière vivante ? C’est une question très importante.

Notre compréhension de la science provient au premier abord des connaissances qui nous ont été enseignées au cours de nos études, scolaires et universitaires. Nous avons appris à accepter ce qui nous est enseigné comme une vérité inébranlable, un axiome ou un dogme que nous ne pouvons pas remettre en cause. La science est d’un certain point de vue semblable à une religion avec ses croyances et ses tabous. Les transmutations dans la matière vivante sont un sujet qui a été étudié par de nombreuses personnes, et qui sont totalement ignorées de la science officielle. La raison pour laquelle ce domaine de la science est complètement rejeté remonte à Lavoisier (1799) et à sa célèbre conclusion schématisée par la formule : « rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme ». Ce qui signifie qu’en d’autres termes, on ne peut pas changer un élément chimique en un autre. Ce principe a été remis en cause une première fois avec la radioactivité naturelle découverte par Beckerel et Pierre et Marie Curie. On se souvient de l’attaque du célèbre Lord Kelvin contre Marie Curie qui prétendait que ce qui était observé par les Curie n’était qu’une réaction chimique.

Radioactivité et transmutation naturelle  :

La radioactivité naturelle a été la preuve que le principe de Lavoisier n’était pas toujours valable. Certains éléments comme l’uranium ou le radium se détruisent spontanément. Plus tard, il a été mis en évidence par Joliot Curie la radioactivité artificielle qui montrait que le phénomène de transmutation était général. En bombardant des matériaux avec certains rayonnements, on pouvait les faire fissionner, c’est à dire les transmuter en d’autres éléments. Ceci a conduit à la création d’une nouvelle science différente de la chimie et de la physique : la ence du nucléaire dont les lois sont nouvelles.

Afin de comprendre la situation actuelle, il est utile de comprendre ce qui s’est passé au cours des siècles précédents, et les expériences qui ont conduit à la science moderne, officielle telle que nous la connaissons, et qui nous a été enseignée. Sans remonter à l’époque de l’antiquité qui distinguait les quatre éléments : terre, eau, air et feu, qui correspondent à nos quatre états de la matière : solide, liquide, gaz et plasma. Nous savons pourtant que dès cette époque les Grecs avaient compris par le raisonnement que si on coupe en parties de plus en plus petites un matériau comme par exemple du fer, à un certain moment, on va atteindre une limite, où si on le brise encore, ce ne sera plus du fer. Ils avaient créé le concept d’atome, c’est à dire un élément infiniment petit, que l’on ne peut pas casser. A l’époque il ne s’agissait que d’une vue de l’esprit, et non pas d’une donnée scientifique expérimentale telle que nous la concevons aujourd’hui.

Histoire :

Au cours des siècles qui ont suivi, les alchimistes de ces époques ont travaillé à mettre en évidence de nombreux éléments chimiques. Leur motivation était principalement la réalisation du « grand œuvre », qui comprend la transmutation, et la production d’or. Au cours des derniers siècles, les savants ont pu isoler petit à petit tous les éléments chimiques naturels que nous connaissons aujourd’hui.

C’est probablement Boyle qui en 1661, comprends la nécessité de différents éléments chimiques. Un siècle plus tard, Lavoisier proclame la loi de conservation de la matière. Il propose en réalité deux lois :
• Dans un système fermé, dans lequel se produisent des réactions chimiques, le poids total de matière est invariable.
• Le poids total de chaque élément qui compose les substances est inchangé.

Ceci veut dire que les transmutations d’un élément en un autre sont impossibles.

Les principes de Lavoisier ont été établis sur la première partie de ces formulations. Il a montré que le poids total dans des réactions organiques et inorganiques restait constant. Ce n’est qu’en 1897 que Landolt a confirmé avec précision l’invariabilité du poids au cours des réactions chimiques avec une précision de 1ppm. Plus tard, en 1913, Manly a apporté une précision de 10 ppb. Puis Dalton a proposé que les atomes soient les briques élémentaires de la matière.
Au XVIIIème siècle on attribue les réactions organiques à une « force vitale », ou une « force de vie ». A cette époque Thaer montre que dans certaines circonstances la plante change le calcium en silicium, d’après lui le silicium proviendrait du potassium. En 1832, Lampadius pensait que le silicium des plantes provenait de leur formation dans la plante.
En 1795-96-97, l’Académie des Sciences de Berlin a annoncé un concours avec l’objectif de déterminer si les éléments chimiques que l’on trouve étaient déjà là, ou ont été fabriqué par la « force vitale ». C’est Schrader qui gagna le concours. Il fit germer des graines de blé, d’orge et de seigle dans un milieu artificiel : de la fleur de soufre, arrosé avec de l’eau distillée. En comparant les analyses des germes avec celles des graines, il en conclut que de la matière avait été créée. En 1807, Braconnot, un chimiste réputé montra la formation de potassium avec la germination de graines de moutarde et de radis. Cependant, des expériences faites par Lessaigne (1821), Jablonski (1836), de Sausure (1767-1845) ont contredit ces résultats, ils ne trouvèrent aucune variation de concentration en éléments chimiques.
En 1799, le chimiste français Vauquelin montre qu’une poule produit quatre fois plus de calcium qu’elle n’en avale. Il en conclut que les poules fabriquent du calcium.
Le développement de la chimie inorganique lié à la théorie atomiste a supprimé le besoin de la « force vitale ». En chimie, on ne fait pas de différence entre une molécule organique et une inorganique. Cependant, la chimie ne peut pas décrire la vie.
Dans les années 1820, la Société Royale de Science de Goettingen avait organisé un concours anonyme pour répondre à la question suivante : « Les éléments inorganiques que l’on trouve dans les plantes sont ils des composés essentiels des plantes vivantes, nécessaires à leur développement, et sont ils fournis de l’extérieur ? »
Wiegmann et Polstorff en 1842 ont montré que :

1. si la graine se développe dans un milieu non nutritif, avec seulement de l’eau distillée, la croissance s’arrête lorsque les réserves d’éléments inorganiques sont épuisés.
2. les composés inorganiques de la plante ne peuvent pas être considérés comme des produits du processus de la vie ;
3. la quantité de matière ne change pas au cours de la germination.

En même temps que la chimie moderne s’est développée au XIXème puis au XXème siècle, une autre a continué de manière très peu visible puisque contraire aux principes acceptés par l’immense majorité des scientifiques. Ces personnes pensaient que la biologie ne se comportait pas comme de la chimie ordinaire, et que des transmutations étaient possibles dans les organismes vivants : plantes, bactéries, êtres complexes.
Après Vauquelin, d’autres chimistes moins connus ont confirmé par leurs travaux ces résultats surprenant. Herzeele en Allemagne (1876-1883) pensait que la matière inorganique est le résultat de la matière organique. Prout, (1785-1850) a fait des expériences avec des oeufs de poule. Plus près de nous, Wim Holleman, (1983) au Pays Bas a fait pousser des algues, la Chlorella Vulgaris. Il a mesuré la disparition et l’apparition de potassium. Cependant la personne la plus connue dans ce domaine est Louis Kervran qui a consacré sa vie à ce sujet. Il a montré dans les années 1960-70 que les graines d’avoine produisaient du calcium au moment de la germination. Goldfein (1978), a refait avec succès les expériences de Kervran pour l’armée américaine. Pierre Baranger en 1959 à l’Ecole Polytechnique a fait également des travaux de ce type. Komaki, au Japon a de son côté travaillé avec des bactéries.

Aujourd’hui, très peu d’équipes travaillent sur les transmutations biologiques. Des chercheurs Russes ont montré récemment la formation de fer avec une distribution isotopique anormale. ils ont produit de grandes quantité de fer-54, un isotope rare dans le fer naturel. Ils ont montré cela par spectrométrie de masse haute résolution. Une équipe Japonaise, et une Italienne continuent également ces travaux. En France, notre équipe de a réalisé plusieurs expériences avec à la fois des graines de blé et d’avoine, et des bactéries. Ces expériences préliminaires semblent confirmer les travaux de Kervran, mais avec des variations de composition chimique beaucoup plus faible. Nous avons observé avec les bactéries un accroissement de la quantité de calcium après développement des bactéries. Dans la germination des graines, nous avons observé un abaissement de la quantité de métaux lourds : mercure, plomb, palladium. Tous ces résultats sont très importants, et nécessitent des confirmations qui sont en cours.

Les conséquences des transmutations biologiques sont de plusieurs ordres. D’une part scientifique, puisqu’il faudra remettre en cause certaines de nos certitudes sur la constitution de l’atome et de son noyau, et d’autre part socio-économique. En effet, il devient important de modifier notre comportement vis à vis de la diététique, de la médecine, et de l’agriculture. Un autre aspect de ces recherches pourrait être la possibilité de détruire par des bactéries les métaux lourds, en particulier les déchets nucléaires radio-actifs. Déjà certains médecins soignent l’ostéoporose et la décalcification osseuse par des extraits de silicium alcalin extraits de la prêle.

Ce qui fait sursauter tous les physiciens, surtout les théoriciens quand on leur parle de transmutations biologiques, c’est la « barrière Coulombienne ». Les noyaux de tous les atomes étant positifs, pour faire fusionner deux noyaux, il faut les approcher suffisamment près pour que des forces encore plus importantes : les forces nucléaires prennent le dessus, et assurent la fusion des deux noyaux. On peut réaliser cela très facilement dans un accélérateur de particules, où on soumet les noyaux à des grandes vitesses qui leur permettent de franchir cette barrière de répulsion des charges. Mais en biologie, de toute évidence il n’y a pas de telles énergies. Il faut trouver une autre explication. Si ce premier miracle se produit, il faut encore expliquer ce qui se passe avec les énergies dégagées. En effet, les réactions de fusion nucléaires s’accompagnent d’une baisse de masse, qui correspond suivant la fameuse relation d’Einstein E=mc2 à un fort dégagement d’énergie, c’est à dire de chaleur. Voilà au moins deux miracles à accepter et expliquer. A ce jour, il n’y a pas vraiment de modèle satisfaisant, mais on peut imaginer un mécanisme catalytique encore inconnu qui permette de franchir la barrière Coulombienne, et des réactions endothermiques qui se produisent simultanément avec les réactions exothermiques, et absorbent l’énergie produite.

 
 
 

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Vers 1910, les physiciens commencent à explorer les transmutations par les réactions nucléaires fortes et à comprendre l’intérieur des noyaux atomiques.

La radioactivité à haute énergie peut traverser la matière et provoquer des variations de composition chimique et des variations de masse globale dans un système qui alors n’est plus fermé.

Cette radioactivité à haute énergie n’est pas compatible avec la vie ; elle la perturbe et la détruit. Par contre les faibles énergies (entre forte et chimique) ne sont pas étudiées à cette époque, ni leurs relations avec les processus biologiques.

La conservation de la matière s’étend à l’association masse et énergie par la correspondance e = mc^2.

 


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