Oswald Wirth : 1860-1943, citoyen Suisse mort en France. Rendu célèbre par ses trois livres : la Franc-maçonnerie rendue intelligible à ses adeptes; il y a bien sûr de l’humour (jamais décrypté) derrière ce titre parfaitement ambigu ! Rénovateur de la Franc-maçonnerie française, célèbre inconnu et ignoré par ses « Frères ». Fondateur de la Revue Symbolisme. Depuis plus de 60 ans personne de la Grande Loge de France ou du Grand Orient de France n’est venu honorer sa tombe. Il en va ainsi de la Fraternité !
Dans ce cahier vous découvirez un O. Wirth insolite sous un autre angle, ses commentaires sur la Vierge Alchimique de Reims avec les illustrations ad hoc ainsi que divers textes rares et une analyse de sa conception de la régularité maçonnique qui pourrait être bien utile dans la crise que traverse aujourd’hui cet ordre.
Bref rappel d’un parcours hors norme, la suite dans le cahier :
Initié le 26 janvier 1884 à La Bienfaisance Châlonnaise, loge du Grand Orient de France. Élevé au grade de Maître le 27 juin 1885, il devient Secrétaire de sa loge la même année et est choisi comme rapporteur de la question posée par le Grand Orient à ses loges: Quelles sont les modifications qu’il convient d’apporter aux rituels ?
« Wirth comprend, écrit Marius Lepage, que les rituels alors en vigueur ne correspondent plus à rien d’authentiquement initiatique… ils ont été dépouillés de ce qui en constituait l’essence même, et la raison d’être… Il convient que soient maintenus les anciens rituels, quitte à y apporter quelques simplifications ayant pour objet de les débarrasser de tout le verbiage grandiloquent propre à presque tout le XIXe siècle. Il ne s’agit nullement de faire du neuf, comme le demande le Conseil de l’Ordre, mais de revenir aux plus anciennes traditions initiatiques dans leur totalité et leur intégralité».
La loge décidera la diffusion de ce rapport prémonitoire. De retour à Paris, Wirth devient le secrétaire de Stanislas de Guaita et s’affilie à une loge du Grand Orient, Les Amis triomphants, où ses idées sur le rituel rencontrent peu d’échos. Le 22 mai 1888, il vient en visiteur à la loge Travail et Vrais Amis Fidèles qui vient de quitter le Suprême Conseil de France pour se rattacher à la Grande Loge Symbolique Écossaise. Il y donne une conférence qui a beaucoup de succès, s’y affilie le 26 mars 1889 et en deviendra Vénérable quatre ans plus tard.
Dans ce qui est probablement son premier article maçonnique, Wirth écrit en 1889 :
« Toute la Franc- Maçonnerie française doit être réorganisée. Il y a aujourd’hui trois grades, Apprenti, Compagnon et Maître. Ils n’ont en vérité aucune existence effective. Ils sont pratiqués dans les Loges comme de simples formalités ne répondant pas à une discrimination intellectuelle… On s’occupe dans les Loges de tout sauf de la Maçonnerie… Tout cela serait travail qui, parce que profane, pourrait s’accomplir devant un public profane… aux maçons de sauver la Franc-Maçonnerie par appel au réveil et à la rénovation ».
Les autres articles consacrés à Oswald Wirth :
- Cahier Oswald Wirth (1860 – 1943)
- Oswald Wirth et la régénération maçonnique
- L’étoile scellée : Oswald Wirth, André Breton et Fulcanelli
- Oswald Wirth et la Suisse
- La dernière lettre testamentaire d’Oswald Wirth
- Oswald Wirth et l’énergétisme
- Oswald Wirth et Jules Romains : les hommes de bonne volonté
- Cartes et posters Oswald Wirth