Le secret de René Descartes (1)


moregeometricoRené Descartes et la Fable du Monde. On connaissait ou croyait connaitre le philosophe mais c’était mal connaitre l’Homme qui a gardé plus d’un secret dont certains ne font que de nous parvenir aujourd’hui tant sa stature est immense. Si Fulcanelli devait avoir un prédécesseur nul doute que René Descartes assumerait parfaitement cette fonction, lui qui fut à la fois Philosophe, Géomètre, cosmologue et arpenteur de l’Art Royal. Bien loin de l’idée que l’on e fait de lui habituellement, sait-on seulement que son enseignement fut interdit en France pendant plus d’un siècle et qu’il faudra attendre 1824 pour que son nom réapparaisse ! .. Sur l’homme, sa vie, ses oeuvres on va de surprise en surprise, c’est que nous allons tenter d’expliquer.

Descartes et les R+C

Plusieurs historiens de l’ésotérisme ont voulu faire de René Descartes un Rose-Croix, au sens fort du terme. L’un des principaux responsables de cette position est l’évêque d’Avranches, Daniel Huet. En 1692, sous le pseudonyme de G. de l’A., il publia Nouveaux mémoires pour servir à l’histoire du cartésianisme, une satire qui prétend faire des révélations sur Descartes. On y apprend que celui-ci a importé la Rose-Croix en France et qu’il est l’un des inspecteurs de l’Ordre. Daniel Huet ajoute aussi que le philosophe n’est pas mort en 1650, car il est assuré de vivre cinq cents ans, et qu’il s’est retiré chez les Lapons où il dirige l’Ordre. Ce livre est à l’origine de nombreuses invraisemblances concernant la vie de Descartes. Plus près de nous, Charles Adam, dans son édition des Œuvres complètes de Descartes, tient lui aussi le philosophe pour un initié rosicrucien (1937).

Rene_Descartes_HalsDescartes et la glande pinéale (nous évoquons ce sujet dans le présent cahier). C’est dans la période qui précède la guerre de Trente Ans que René Descartes (1596-1650) s’intéresse à la Rose‑Croix. En 1617, il s’engage dans l’armée, et cette carrière le conduit en Hollande et en Allemagne. Pendant ces voyages, il entre en relation avec Johann Faulhabert, un brillant mathématicien qui s’intéresse à l’astrologie, à la kabbale et à l’alchimie. Il avait été l’un des premiers à publier dès 1615 un livre dédié à la Rose-Croix : Mystère arithmétique, ou découverte cabalistique et philosophique, nouvelle, admirable et élevée, selon laquelle les nombres sont calculés rationnellement et méthodiquement. Dédié avec humilité et sincérité aux illustres et célèbres Frères de la Rose-Croix .

René Descartes se lie aussi avec Isaac Beeckman, médecin, philosophe et mathématicien. Sa correspon­dance avec ce dernier révèle qu’il s’intéresse alors aux sciences occultes, en particulier aux écrits de Cornelius Agrippa et de Raymond Lulle (avril 1619). C’est proba­blement par ces deux hommes qu’il prend connaissance des Manifestes rosicruciens. Son biographe, Adrien Baillet, nous dit qu’on lui fit alors l’éloge des connais­sances extraordinaires détenues par une confrérie de savants établie en Allemagne depuis quelque temps sous le nom de Frères de la Rose-Croix. « Il sentit naître en lui-même les mouvements d’une émulation dont il fut d’autant plus touché pour ces Rose-Croix, que la nou­velle lui en était venue dans le temps de son plus grand embarras touchant les moyens qu’il devait prendre pour la recherche de la Vérité . » Intrigué, il décide de partir à leur recherche. En mars 1619, il part donc pour la Bohême, où il arrive en août. Il assiste alors au couron­nement de Ferdinand de Styrie à Francfort. Certains his­toriens pensent qu’il profita de son passage pour se rendre au château d’Heidelberg. D’ailleurs, plusieurs passages de son Traité de l’Homme et des Experimenta semblent évoquer les automates construits par Salomon de Caus dans les jardins de ce château. Ce lieu jouissait d’une telle renommée que tout intellectuel se devait d’y passer, ce qui fut probablement le cas de notre philoso­phe. Comme l’a souligné Frances Amelia Yates, l’intérêt porté par René Descartes pour la cour d’Heidelberg vers la fin de sa vie laisse penser qu’il en connut la gloire passée, et incite à s’interroger sur ce que furent ses rela­tions réelles avec ce haut lieu du rosicrucianisme.

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