Vie de Jamnitzer


roueaveccroix

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Jamizer, Jamitzer, Jammitzer, Gamiczer, l’orthographe de ce nom d’ori­gine slave est aussi diverse qu’est peu connue la vie du personnage qu’il désigne. Sur la Perspectiva corporum regularium, ses nom et prénom sont orthographiés Wentzel Jamitzer. Nous avons adopté l’orthographe de l’érudition moderne, la même que celle de la pierre tombale : Jamnitzer.

L’orfèvre viennois, Hans Gamitzer, l’aîné, se fixa à Nuremberg à une date non précisée. Il mourut vers 1548. Son fils Wentzel, né à Vienne, acquiert la maîtrise dans sa nouvelle patrie en 1534, et se marie la même année. De son mariage avec Anna Braunreuchin naquirent huit fils et trois filles. Trois de ses fils devinrent orfèvres, ses filles contractèrent mariage dans la même corporation. Son fils Wenzeslaus mourut à Paris, où il séjournait pour affaires, l’année de la Saint-Barthélemy. Doit-on conclure qu’il en fut la victime?

Jamnitzer est nommé en 1543 graveur des poinçons de la ville; l’enregistre­ment de cette nomination est accompagné de la mention orfèvre très habile. Il est nommé échevin en 1573. Très soucieux du perfectionnement dans sa corpora­tion, il imposa aux futurs maîtres l’exécution d’un chef-d’oeuvre plus difficile qu’auparavant, un bocal d’apparat bosselé et repoussé au marteau en partant d’une feuille d’argent.

Soucieux de rendement, Jamnitzer employait dans son atelier une machine à empreindre des ornements sur des bandes de métal qui se retrouvent non seule­ment incorporées à ses propres travaux courants mais furent également cédées à des travailleurs sur cuir, des cartonniers, des relieurs.

Parmi ses travaux les plus importants mentionnons le Künstlichen Schreibtisch, bureau fastueux orné de figures pour l’électeur de Saxe, et ren­fermant des instruments scientifiques. La description de ce bureau et les croquis de certains détails sont conservés au Victoria and Albert Museum. –  Une fontaine de table exécutée pour Rodolphe II provoqua l’enthousiasme des contemporains. Cette pièce s’écrie un admirateur, non seulement révèle à l’oeil la physique et la metaphysique. mais aussi la politique avec bien des secrets poétiques et philosophiques – Un recueil de dessins coloriés mentionné dès 1583, laisse supposer une collaboration avec Jacopo Strada, collectionneur, antiquaire, ingénieur et l’un des intimes de Rodolph II.

Les archives de Dresde font état d’une vente d’instruments scientifiques réalisée par Jamnitzer : Il vendit à l’électeur de Saxe pour 150 florins plusieurs instruments, destinés originellement à l’empereur, à savoir: 3 règles graduées, 1 compas, 1 sphère, et offrit son livre paru en 1568, pour lequel il reçut 30 florins.   Les archives de Prague mentionnent à la date du 17 décembre 1581 le séjour d’un fils de Jamnitzer à la cour

« Il est alloué gracieusement 50 florins rhénans à l’entretien d’Abraham Jamnitzer, bourgeois et orfèvre de Nurem­berg envoyé par son père, Wenzel Jamnitzer, bourgeois et orfèvre de Nurem­berg, avec toutes sortes de singuliers instruments et objets en argent, à la cour de Prague, où il a été retenu par l’empereur Rodolphe II jusqu’au jour ci-dessus mentionné ».

Rosenberg estime à cinq mille le nombre des ouvrages d’orfèvrerie de la famille Jamnitzer. Sur ce total une centaine est actuellement répertoriée, dont cin­quante pièces attribuées avec plus ou moins de certitude à Wenzel lui-même, les autres à ses associés ou successeurs; tout le reste a disparu.

A sa mort en 1585, Jamnitzer laisse une affaire prospère et ses fils et petits-fils continueront à oeuvrer sous la marque d’orfèvre à la tête de lion.

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