Le dossier de l’Atlantide face à la Science
1) L’Atlantide atlantique, introduction
Pour une Atlantide atlantique par Jacques GOSSART, rédacteur en chef de la Revue Kadath
« Pourquoi cherches-tu, toi qui parles d’impossibilité, à étreindre le vaste monde dans tes deux mains, à peser les secrets de l’univers dans la balance de ton esprit chétif, à décréter que ce que tu es incapable de comprendre n’existe pas du tout ? » H. Rider Haggard.
On peut dire de l’Atlantide, sans exagérer aucunement, qu’il s’agit sans doute du mystère historique le plus énorme de tous les temps. Des générations de chercheurs plus ou moins érudits, plus ou moins « sérieux », se sont penchés avec passion sur cette énigme, y consacrant souvent l’essentiel de leur temps et de leurs forces. Au-delà même du contexte de la recherche scientifique (ou pseudo-scientifique dans certains cas), on s’aperçoit que bon nombre de domaines intellectuels ont, à un moment ou à un autre, tâté de l’Atlantide. Ainsi en est-il de la littérature avec, par exemple, le très célèbre roman de Pierre Benoit. Citons également la bande dessinée. Qui n’a pas lu, et sans doute relu, « L’énigme de l’Atlantide » de notre compatriote Edgar P. Jacobs ? Oui vraiment, pour qui veut se plonger dans le mystère atlantidien, la documentation ne manque pas : on ne compte plus les ouvrages spécialisés sur le sujet. Et lorsqu’on prend la peine de les compter, on arrive au chiffre proprement astronomique de 25.000 environ !… Nous devons donc constater que la matière « Atlantide » représente une somme énorme de travail et de connaissances accumulées. Il en est résulté un grand nombre d’hypothèses, de qualités fort diverses évidemment. Dans cette masse de renseignements, il faut bien sûr opérer une sévère sélection : outre qu’elle est impossible, l’exhaustivité en la matière est dénuée du moindre intérêt. Deux facteurs éliminateurs puissants entrent en effet en ligne de compte lorsqu’on entame une étude sur l’Atlantide. Il y a d’abord le sérieux de l’hypothèse (à ne pas confondre avec son originalité, ou même son excentricité) : envoyons au diable les farfelus, même s’il faut y perdre en pittoresque. Il y a ensuite l’actualité de la théorie. Car, comme dans tous les domaines scientifiques, les hypothèses les mieux étayées d’hier sont souvent réduites en miettes par quelque élément apporté aujourd’hui. En ce qui nous concerne, nous partageons le point de vue de la généralité : à l’heure actuelle, trois « Atlantides » peuvent être envisagées : il s’agit de Santorin, Héligoland, et l’Alantide atlantique. Kadath a déjà laissé la parole aux défenseurs des deux premières théories (Kadath nos 25 et 44 pour la méditerranéenne, Kadath n° 27 pour la nordique). Et si l’atlantique a été évoquée (une « réponse » de Jacques d’Arès dans le n° 25 et un cahier sur Bimini dans le n° 44), nous n’avons jamais eu le loisir de développer vraiment cette hypothèse. Or, un tel développement nous paraît aujourd’hui indispensable. En effet, tant nos propres études sur les anciennes civilisations d’Afrique du Nord (guanche, berbère, tassiliennes…), que celles de certains de nos confrères (nous pensons tout spécialement aux pages que Jean-Claude Mathieu a consacrées aux origines de l’Egypte) nous ont fait croiser tant de fois le chemin d’une possible civilisation atlan¬tique « primordiale », qu’il devenait urgent de faire le point sur cette importante question…
Il nous faut enfin préciser que les indications qui suivent doivent être lues comme une simple introduction, une sorte de fondation pour des développements ultérieurs. Que l’on n’attende donc pas de nous la démonstration éclatante de cette hypothèse atlantique. Si cette démonstration est partiellement possible, elle ne pourra se faire que petit à petit, au fil d’études en profondeur sur des sujets bien plus précis. C’est ainsi que nous avons procédé jusqu’à présent, et nous comptons bien nous en tenir à cette seule démarche.
à venir : Histoire et légende les localisations