Fulcanelli, l’Adepte des temps modernes consacre à cet épisode de la vie de Saint Vincent Depaul plusieurs pages de son livre : « les demeures philosophales » expliquant que l’opération dont fut témoin le prêtre n’était pas alchimique mais « archimique », son but étant d’augmenter par addition d’une autre substance le volume d’or initiale.
Saint Vincent de Paul relate sa captivité :
« Je fus vendu à un pêcheur, qui fut contraint de se défaire bientôt de moi, pour n’avoir rien de si contraire que la mer, et depuis par le pêcheur à un vieillard médecin spagirique, souverain tireur de quintessences, homme fort humain et traitable, lequel, à ce qu’il me disait, avait travaillé cinquante ans à la recherche de la pierre philosophale, et en vain quant à la pierre mais fort savant à d’autres sortes de transmutation des métaux. En foi de quoi je lui ai souvent vu fondre autant d’or que d’argent ensemble, le mettre en petites lamines, et puis mettre un lit de quelques poudres, puis un autre de lamines, et puis un autre de poudre dans un creuset ou vase à fondre des orfèvres, le tenir au feu vingt quatre heures, puis l’ouvrir et trouver l’argent être devenu or, et plus souvent encore congeler ou fixer l’argent vif en fin argent qu’il vendait pour donner aux pauvres. Mon occupation était de tenir le feu à dix ou douze fourneaux, en quoi Dieu merci, je n’avais plus de peine que de plaisir. Il m’aimait fort, et se plaisait fort de me discourir d’alchimie et plus de sa loi à laquelle il faisait tous les efforts de m’attirer, me promettant force richesses et tout son savoir. Dieu opéra toujours en moi une croyance de délivrance par les assidues prières que je lui faisais et à la Vierge Marie par la seule intercession de laquelle je crois fermement avoir été délivré.
L’espérance et ferme croyance donc que j’avais de vous revoir, Monsieur, me fit être assidu à le prier de m’enseigner le moyen de guérir de la gravelle, en quoi je le voyais journellement faire miracle; ce qu’il fit; voir me fit préparer et administrer les ingrédients. Oh combien de fois ais-je désiré depuis avoir été esclave auparavant la mort de feu Monsieur votre père et commaecenas à me bien faire, et avoir eu le secret que je vous envoie, vous priant de le recevoir aussi de bon cœur que ma croyance est ferme que, si j’eusse su ce que je vous envoie, que la mort n’en aurait jamais triomphé (au moins par ce moyen), or que l’on dit quels jours de l’homme sont comptés devant Dieu, il est vrai mais ce n’est point parce que Dieu avait compté ses jours être en tel nombre, mais le nombre a été compté devant Dieu parce qu’il est advenu ainsi; ou pour plus clairement dire, il n’est point mort lorsqu’il est mort pour ce que Dieu l’avait ainsi prévu ou compté le nombre de ses jours être tel, mais il l’avait prévu ainsi et le nombre de ses jours a été connu tel qu’il a été, parce qu’il est mort lorsqu’il est mort.
Je fus donc avec ce vieillard, depuis le mois de septembre 1605 jusqu’au mois d’août prochain qu’il fut pris et mené au grand sultan pour travailler pour lui mais en vain car il mourut de regret par les chemins. Il me laissa à son neveu, vrai antropomorphite qui me revendit tout après la mort de son oncle, parce qu’il ouit dire comme M. de Brèves, ambassadeur pour le roi en Turquie, venait aux bonnes et expresses patentes du grand Turc pour recouvrer les esclaves chrétiens. »
dans une correspondance retrouvée et adressée au seigneur de Comet Monsieur Depaul fait explicitement référence à ses travaux, nous en donnons les détails dans notre cahier.