Les acteurs de cet événement ici et à découvrir sur place évidemment ! Nous avons placé en haut les trois principaux personnages qui animeront notre réflexion lors de ce colloque qui fait suite à celui que nous avions engagé en 1999 à l’occasion du centenaire de la naissance d’Eugène Canseliet.
Ouverture du colloque avec la participation de M. Roland Narboux, ancien maire adjoint de Bourges qui nous honore de sa présence
ouverture des portes à 10 h 30, pour les non inscrits entrée dans la mesure des places disponibles
à cette occasion, une réplique du collier de la Toison d’Or exécuté par un Maitre orfèvre de Besançon sera montré au publique. Il s’agit d’une première mondiale car on ne peut voir ce collier que dans les musées (Palais de Escurial, Vienne et Bruges)
Paradoxe du progrès illimité des sciences
Au soir de sa vie l’homme de science et adepte dresse un constat amer, ces pages qui terminent le second tome des demeures philosophales sont bien l’expression d’une vie dédiée aux sciences comme à La Science. Académicien ( fondateur de l’Académie des Sciences morales et politiques) il est comme lui un esprit libre, Jules Simon son ainé lui avait ouvert les grandes pages de la philosophie grecque et plus particulièrement celle de l’Ecole d’Alexandrie particulièrement gnostique. Tout comme l’Adepte c’était un normalien d’où cette naturelle citation qui témoigne de sa proximité avec l’homme qu’il pouvait aussi rencontrer au Sénat ou au Conseil de la république.
Fulcanelli in Demeures Philosophales TII, p 330
A tous les philosophes, aux gens instruits quels qu’ils soient, aux savants spécialisés comme aux simples observateurs, nous nous permettons de poser cette question :
« Avez-vous réfléchi aux conséquences fatales qui résulteront d’un progrès illimité ? »
Déjà, à cause de la multiplicité des acquisitions scientifiques, l’homme ne parvient à vivre qu’à force d’énergie et d’endurance, dans une ambiance d’activité trépidante, enfiévrée et malsaine. Il a créé la machine qui a centuplé ses moyens et sa puissance d’action, mais il en est devenu l’esclave et la victime : esclave dans la paix, victime dans la guerre. La distance n’est plus un obstacle pour lui ; il se transporte avec rapidité d’un point du globe à l’autre par les voies aérienne, maritime et terrestre. Nous ne voyons pas cependant que ces facilités de déplacement l’aient rendu meilleur ni plus heureux ; car si l’adage veut que les voyages forment la jeunesse, ils ne semblent guère contribuer à raffermir les liens de concorde et de fraternité qui devraient unir les peuples. Jamais les frontières n’ont été mieux gardées qu’aujourd’hui. L’homme possède la faculté merveilleuse d’exprimer sa pensée et de faire entendre sa voix jusqu’aux contrées les plus lointaines, et pourtant ces moyens mêmes lui imposent de nouveaux besoins. Il peut émettre et enregistrer les vibrations lumineuses et sonores, sans y gagner autre chose qu’une vaine satisfaction de curiosité, si ce n’est un assujettissement assez peu favorable à son élévation intellectuelle. Les corps opaques sont devenus perméables à ses regards, et s’il lui est possible de sonder la matière grave, en revanche que sait-il de lui-même, c’est-à-dire de son origine, de son essence et de sa destinée ?
Aux désirs satisfaits succèdent d’autres désirs inassouvis. Nous y insistons, l’homme veut aller vite, toujours plus vite, et cette agitation rend insuffisantes les possibilités dont il dispose. Emporté par ses passions, ses convoitises et ses phobies, l’horizon de ses espoirs recule indéfiniment. C’est la course éperdue vers l’abîme, l’usure constante, l’activité impatiente, forcenée, appliquée sans trêve ni repos. « Dans notre siècle, a dit fort justement Jules Simon, il faut marcher ou courir : celui qui s’arrête est perdu. » A cette cadence, à ce régime, la santé physique périclite. Malgré la diffusion et l’observation des règles d’hygiène, des mesures de prophylaxie, en dépit des innombrables procédés thérapeutiques et de l’amoncellement des drogues chimiques, la maladie poursuit ses ravages avec une inlassable persévérance. A telle enseigne que la lutte organisée contre les fléaux connus ne semble avoir d’autre résultat que d’en faire naître de nouveaux, plus graves et plus réfractaires.
La nature elle-même donne des signes non équivoques de lassitude : elle devient paresseuse. C’est à force d’engrais chimiques que le cultivateur obtient maintenant des récoltes de valeur moyenne. Interrogez un paysan, il vous dira que « la terre se meurt », que les saisons sont troublées et le climat modifié. Tout ce qui végète manque de sève et de résistance. Les plantes dépérissent, — c’est un fait officiellement constaté, — et se montrent incapables de réagir contre l’envahissement des insectes parasites ou l’attaque des maladies à mycélium.
Enfin, nous n’apprendrons rien en disant que la plupart des découvertes, orientées d’abord vers l’accroissement du bien-être humain, sont rapidement détournées de leur but et spécialement appliquées à la destruction. Les instruments de paix se changent en engins de guerre, et l’on connaît assez le rôle prépondérant que la science joue dans les conflagrations modernes. Tel est, hélas ! l’objectif final, l’aboutissement de l’investigation scientifique ; et telle est aussi la raison pour laquelle l’homme, qui la poursuit dans cette intention criminelle, appelle sur lui la justice divine et se voit nécessairement condamné par elle. Fulcanelli