En complément de nos propres observations, Pierre Alexandre Nicolas soulèvera lors de sa conférence quelques points essentiels quant à la datation de la lecture faite par l’Adepte du porche central de la cathédrale. Ajoutons cependant un point tiré de nos archives : l’un des principaux acteurs de cette restauration n’était autre qu’Alphonse Victor Geoffroy Dechaume que nous avons eu loisir d »étudier pour avoir habité un temps sa maison et connu ses arrières petits enfants. En général il réalisait ses sculptures à partir de dessins fournis par Viollet le Duc. C’était un imagier comme il se plaisait à le dire. Sur le chantier de Notre Dame il a réalisé environ 103 statues sans compter de nombreux bas reliefs, plus les figures de la flèche qui sont bien de lui. C’était l’artisan principal de la façade et beaucoup ne connaissent de lui que le « beau Christ » ou « beau Dieu » en oubliant que c’est encore lui qui restaura ou recréa – c’est selon – le Saint Marcel décorant le trumeau du portail Sainte Anne. Nous avons par devers nous les comptes de ses travaux. Si Fulcanelli cite à trois reprise le musée de Cluny c’est d’abord et avant tout parce qu’il était en relation avec son fondateur à savoir Geoffroy Dechaume ! et nous savons aussi quelles relations occupaient ces deux hommes puisqu’il existe un très beau portrait de Geoffroy Dechaume en alchimiste …
« Nous devons à monsieur Jean-Pierre BOLLEN le fait d’avoir remarqué dans l’ouvrage «Le Mystère des Cathédrales » une note de Fulcanelli indiquant qu’il lui est impossible d’interpréter le cinquième médaillon de gauche et le onzième médaillon de gauche du portail central de Notre-Dame de Paris.
Ainsi Fulcanelli affirme : « Des douze médaillons ornant le rang inférieur du soubassement, dix retiendront notre attention ; deux sujets ont, en effet, souffert de mutilations trop profondes pour qu’il soit possible d’en rétablir le sens. Nous passerons donc, à regret, devant les restes informes du cinquième médaillon (côté gauche) et du onzième (côté droit)… »
(Le Mystère des Cathédrales, p. 88 & 89 ; Fulcanelli, Omium Littéraire, 1957)
Or Monsieur BOLLEN soulève le fait qu’en 1960, les deux médaillons étaient correctement visibles ! Il nous transmet également une photo prise à cette période. Une solution directe vis-à-vis du problème, qui nous est ici soulevé, est qu’il y a certainement eu une restauration des médaillons de la cathédrale entre l’époque où Fulcanelli étudiait la cathédrale de Paris et l’année 1960.
Cette observation est des plus intéressante car elle va nous permettre de situer la période où Fulcanelli a observé les médaillons dans l’état où il les décrit. Dans ce cadre, il convient de recenser les campagnes de restauration de la Cathédrale. Il faut aussi comprendre du point de vue historique où se place l’interprétation des sculptures des édifices religieux dans le domaine de l’Alchimie et saisir que l’étude de Fulcanelli n’est que le prolongement d’une tradition antérieure. Cette observation nous mènera dans la continuité d’une polémique déjà connue : La statue de Saint-Marcel au portail de droite de la Cathédrale. Enfin, tout ceci nous permettra de tirer quelques conclusions sur la personne propre de Fulcanelli. »
Pierre Alexandre Nicolas au colloque de Bourges, à la rencontre de l’Adepte