Toujours, Canseliet dit vrai et il suffit de le lire « Fulcanelli ne laissa, sur le chemin, que la trace onomastique de son fantôme, dont le bristol altier proclame l’aristocratie suprême« . Oui nous pouvons le confirmer aujourd’hui et le prouver, Fulcanelli relevait bien du lignage aristocratique par une branche latérale des Lallemant. Sa lointaine aïeule fut d’ailleurs la dernière propriétaire de l’Hôtel devenu par ses soins célèbre.
L’écu soutenu par un lion est celui de la famille de Fulcanelli et à part un détail ressemble pour ne pas dire plus à celui des Lallemant. En fait le blason familial était « de gueule au chevron d’argent accompagné de deux roses d’argent en chef et d’une étoile à six rais aussi d’argent en pointe« . Il figure dans l’édition des demeures philosophales de Jean Shemit de 1930 et le Maître n’était déjà plus de ce monde depuis 1923. A t-il été mis sur ses indications et pourquoi l’avoir retiré ensuite ? Peut-être parce que pour un observateur attentif (c’était beaucoup présumer de nos contemporains) il en disait trop ? A part l’étoile à 6 raies (apporté par le croisement avec un autre lignage « altier », c’est le même. N’oublions pas que son grand père était chevalier de l’Ordre de St Louis (Voir nos ouvrages). Néanmoins ce blason familial ne doit pas être confondu avec l’autre écu, celui du Maitre Étalon qui résume son œuvre et qui est apposé dans les salons d’honneur de la République à Paris (dimension de 5 mètres sur 3 de haut avec l’hippocampe).
Fulcanelli et la chevalerie de la Table Ronde
Blason des trois frères Lallemant chevaliers de la Table Ronde
Fulcanelli a laissé quelques notes inédites sur la Table Ronde qu’il comparaissait au grand Œuvre. Mais voyons ici ce qu’elle fut réellement à Bourges en ces années de 1500.
Jean Lallemant dit l’Aîné était passionné par les romans courtois et chevaleresques puisqu’il fonda, à Bourges, un ordre de chevalerie se revendiquant de la légende arthurienne et des chevaliers de la Table Ronde. En effet, en 1486, avec cinq autres jeunes Berruyers, il fonde l’ordre Notre-Dame de la Table Ronde de Bourges dont il devint roi en 1487, en 1490 et enfin en 1533, année de sa mort. Cette confrérie lui procurait un surcroît de prestige d’autant plus qu’elle avait aussi une connotation religieuse. La lecture des statuts de l’ordre est révélatrice du caractère du jeune Jean l’Aîné : « Au nom de Jean Lallemant, par la grâce de Dieu roys de la Table Ronde, Nous avons toujours si bien conduis et gouverné nos dessus dictz chevaliers, frères et compagnons ».
Jean Lallemant prend très au sérieux cet ordre puisque son écu de chevalier en forme de targe, forme utilisée lors des tournois pour laisser passer la lance, est devenu celui de ses armoiries personnelles. Dès lors il fera de la lettre B stylisée en « 3 » et du « R » son chiffre comme en témoigne l’un des caissons de l’oratoire ainsi que la fameuse crédence quia fait couler tant d’encre et de vaines supputations alors qu’il fallait lire tout simple « Roi de Bourges »
Notice explicative sur la table ronde de Bourges :
L’ordre des chevaliers de la Table Ronde de Bourges est une association de notables de Bourges créée en mai 1486 et active jusqu’au début (voire au milieu) du XVIè siècle. Cette confrérie, dont les membres avaient leurs statuts et leurs armes, était dirigée par un chef élu par ses pairs, appelé « chef » ou « roi ». En mai 1486, Jean de Cucharmoys, un jeune marchand de 21 ans né à Lyon dans une riche famille de marchands, est élu chef par six jeunes notables, membres fondateurs de l’ordre, parmi lesquels Jean Lallemant l’aîné. Jean Lallemant le jeune est élu en février 1487. Jean Lallemant l’aîné, élu chef pendant dix mois en 1487, est réélu en 1490 pour un an, et est encore chef en 1533, année de sa mort. Les autres membres étaient marchands et officiers du roi. D’abord au nombre de quatorze, ils sont au total jusqu’à vingt-trois. Jean Lallemant le jeune est élu chevalier le . Le rôle de cette confrérie était économique et honorifique. Les statuts ont été rédigés en 1487 et réécrits en mai 1499. L’ordre compte alors seize membres, tous membres de la haute bourgeoisie de Bourges. Ces statuts, les armoiries, ainsi que la liste des membres avec leurs dates d’admission – et, pour deux d’entre eux, leur date de radiation – et leur dates de décès, ont été consignés dans un document sur parchemin d’une cinquantaine de feuillets intitulé Statuts et armoiries des chevaliers de la Table Ronde de Bourges, conservé à la British Library et décrit dans (Jarry 1972) ou (Decu Teodorescu 2013). Le document a probablement été composé à partir de 1486, date de création de l’ordre, et s’achève par la mention de la mort de Jean Lallemant l’aîné en 1533. Chaque membre a ses propres armoiries composées d’un blason et entourée d’une chaîne constituée de « cinq dizaine de dix grains noirs enfilez de lacs de soie verte »; cinq gros grains d’or séparent les dizaines. La chaîne se termine par un pendentif représentant la Vierge et l’Enfant. Il est possible que la naissance de la confrérie, en mai 1486, ait un rapport avec la lutte des marchands et bourgeois de Bourges pour le maintien des foires à Bourges. Ce lien est mentionné dans un article d’Alain Colla. Mais l’incendie de 1487 donne un premier coup aux foires, et Louis XII transfère les foires à Lyon en 1498. La confrérie périclite à partir de 1509, date de la dernière admission enregistrée. La taille de l’ordre diminue avec le décès de ses membres; en 1433, ils étaient huit.
Entre « E » et « R », rébus et anagramme.
article en cours …
un supplément avec l’arbre généalogique sera mis à disposition pour ceux qui commandent la biographie complète avant la fin de l’année.