Christine de Pizan inspiratrice du Tarot



Coiffe à cornes du Moyen Age pour les dames de rang : Christine de Pizan et la Papesse

Christine de Pizan célèbre de son temps comme femme de savoir a servi de modèle et a inspiré les tarotiers : comment et pourquoi c’est ce que nous révélons dans notre ouvrage.  Elle est immortalisée dans la carte « La Papesse » tenant son livre ouvert sur les genoux : mais que n’a t’on pas dit comme bêtises à propos de cette carte alors qu’il suffit de lire le Tarot avec le regard qu’il convient. Sa coiffe à cornes en voile blanc retombant sur les épaules se retrouve exactement dans la papesse  !  Son érudition comme sa renommée sont immense. C’est côté  Français,  la première mention indiscutable de la fabrication d’une série de cartes à jouer avec l’entrée de Charles Poupart, argentier de la maison du Roi Charles VI de France, dans son livre de comptes pour l’année à commencer le 1er février 1392.

La commande royale s’inscrit comme suit dans le livre de l’argentier du Roi: « Donné à Jacquemin Gringonneur, peintre, pour trois jeux de cartes, à or et à diverses couleurs, ornés de plusieurs devises, pour porter devers le Seigneur Roi, pour son esbattement (plaisir), LVI (cinquante-six) sols parisis. » – Source: Registre de la chambre des comptes.

L’artiste, un miniaturiste, livra marchandise en trois volets: soit en 1390, 1392 et 1393. Ce qui dit-on apporta un grand divertissement au Roi. Le jeu, bien qu’étant encore un jeu de tarots, était doté d’une innovation de taille: car l’on y introduisit les Reines en remplacement des Cavaliers. C’est une première, en cette ère chevaleresque du début de la Renaissance, où l’amour courtois s’affiche. À ce jour, on n’en a retrouvé aucun exemplaire.

Christine de Pisan (1364 – 1431)

Femme de lettres et féministe

Christine de Pizan est considérée comme la première écrivaine de langue française ayant vécu de sa plume. Son érudition la distingue des écrivains de son époque, hommes ou femmes. Veuve et démunie, elle dut gagner sa vie en écrivant. Sa présence dans le jeu permet aussi de dater avec plus de précision les dates de sa conception.

C’est une auteure prolifique, elle compose des traités de politique, de philosophie et des recueils de poésies. Elle se retire dans un couvent à la fin de sa vie, où elle écrit un Ditié de Jeanne d’Arc. On lui doit, entre autres, Cent ballades d’amant et de dame et la Cité des dames. Son travail majeur est accompli entre 1400 et 1418.

Christine de Pisan est la première femme à avoir vécu de sa plume, la première « femme écrivain » donc. Italienne originaire du village de Pizzano, dans les montages proches de Bologne, elle est née à Venise en 1365.

Son père est un célèbre professeur de médecine et d’astrologie.

Devenu le médecin et l’astrologue du roi de France Charles V, il fait venir celle-ci ainsi que toute sa famille à Paris, auprès de lui. Il encourage les penchants de sa fille pour la lecture mais ne lui en impose pas moins un mari quand elle arrive à l’âge de quinze ans.

Christine se soumet à la coutume et devient bonne épouse et bonne mère. Mais dix ans plus tard, son mari décède brutalement et la jeune veuve éplorée, contre tous les usages, fait le choix de ne pas se remarier et d’élever seule ses trois enfants.

Au roi Charles V a succédé son fils Charles VI et Christine de Pisan voit s’éloigner ses protecteurs traditionnels. Les difficultés s’accumulent.

Du fait de son éducation, elle déjoue avec habileté les pièges tendus par les créanciers de son défunt mari et réussit à récupérer les sommes qui lui sont dues. Disposant de temps libre, elle se remet à la lecture et écrit de petits textes pour son plaisir personnel puis un livre sur les caprices de la Fortune.

Ses écrits ravissent la cour et le duc de Bourgogne Philippe le Hardi lui propose alors d’écrire la vie de son frère, le roi défunt Charles V le Sage. C’est ainsi qu’elle lui livre en 1404 Le Livre des fais et bonnes moeurs du sage roi Charles V.

Le portrait qu’elle fait du roi coïncide avec celui qu’en font les historiens modernes. Elle dépeint un homme de bureau, efficace et compétent, autrement plus performant que les rois batailleurs qui l’ont précédé.

Elle ne manque pas de plaider la cause des femmes dans ses recueils poétiques. Elle s’en prend aussi aux allusions érotiques, sexuelles ou franchement misogynes du Roman de la Rose, un recueil poétique écrit par Guillaume de Lorris et Jean de Meung entre 1230 et 1280 et très apprécié par les lettrés de son temps…

christine-de-pizan-aux sources du tarot

On la considère comme une des premières figures du féminisme et ceci  se constate aussi dans les œuvres didactiques et éducatives de Christine de Pizan. Elle se plaît à rappeler que les femmes, parce qu’elles sont mères, exercent une fonction d’apprentissage scolaire, mais aussi d’enseignement religieux et moral, et inculquent les règles de la vie en commun au sein de la famille. Il découle de ces compétences toutes sortes de bienfaits, notamment le goût de la paix et de la concorde que les femmes peuvent ensuite répandre dans tout le corps social. L’ouvrage de Christine qui reçut le plus bel accueil dans ce domaine fut l’ »Epistre Othea », un texte qui se présente comme la lettre d’une déesse, Othéa, à Hector de Troie, alors âgé de 15 ans, afin de l’éduquer.

Christine élargit ensuite ses ambitions et passe des recueils de proverbes ou de recommandations à de véritables traités approfondissant la réflexion à la fois sociale, politique et morale. Dans la première décennie du XVe siècle, Christine déploie une activité d’écriture étonnante par la quantité et la diversité de ses œuvres : Le Livre du chemin de lonc estude (1403), Le Livre de la Mutacion de Fortune (1403), Le Livre des fais et bonnes meurs du sage Roy Charles V (1404), La Cité des dames (1405), Le Livre des trois vertus à l’enseignement des dames (1405), L’Advision (1405), Le Livre de Prudence (1406), Le Livre de la Prod’homie de l’homme (1406), Le Livre du Corps de Policie (1406-1407). Ensuite, Christine ralentit le rythme de sa production.

Christine a également écrit d’autres sortes d’ouvrages qui apparaissent à la limite des domaines réservés aux hommes : le militaire et le religieux. Dans le domaine militaire, elle a rédigé Le Livre des faits d’armes et de chevalerie, cependant elle dit elle-même que beaucoup d’hommes ont trouvé qu’elle passait les bornes. Le domaine religieux lui est moins fermé. Elle rédige une Oraison à Nostre Dame (1402/1403), les Quinze joyes Notre Dame et Les heures de contemplacion sur la Passion de Nostre Seigneur. Elle n’hésita pas aussi à s’exprimer sur la politique (Épître à la reine Isabeau) et sur le droit militaire (Livre des faits d’armes et de chevalerie).

Dénonçant l’abaissement et le délitement du royaume durant la guerre civile entre les Armagnacs et les Bourguignons, elle rédigea, au début du XVe siècle à la demande du duc Philippe de Bourgogne, une œuvre magistrale et précieuse pour les historiens actuels, Le Livre des faits et bonnes mœurs du roi Charles V le sage, biographie riche en détails sur le règne de son mentor, Charles V de France.

La plupart de ses œuvres sont conservées dans des manuscrits autographes, ce qui est très rare pour cette époque

 

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