Processus d’OMergence et émergence du Féminal


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L’hypothèse Gaya n’est que l’autre nom d’un retour du Féminin, celui de la nouvelle Eve.

Après guerre ils ne furent que trois grands penseurs à théoriser un nouveau paradigme pour l’humanité à venir : Martin Heidegger, C.G Jung et Teilhard de Chardin. Tous trois avaient conscience de la nécessité et de l’urgence de ce nouveau paradigme sans lequel l’humanité allait à sa perte. La question ontologique de Heidegger et sa réflexion sur l’essence de la technique (qui n’est rien de technique en soi) rejoint à sa façon celle de l’inconscient collectif du psychiatre suisse (son énergie libre et non locale) en cela relayé par la vision convergente et émergente du paléontologue définissant un point Omega , attracteur cosmique vers lequel nous projetons l’énergie créatrice  de l’ensemble de la biosphère. L’ »OMergence » est en référence avec le point de convergence Oméga qui exprime l’essentiel de la pensée du père Jésuite et rappelle en même temps la syllabe sacrée OM (AUM) de l’hindouisme et du bouddhisme tibétain.

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Placé en tête et au terme de toute récitation liturgique, Aum est le premier mantra, l’un des plus puissants et le plus célèbre de la tradition indienne. Symbole le plus fort de la divinité, qu’il exprime à l’extérieur et réalise à l’intérieur de l’âme, il résume en lui-même le souffle créateur ; la tradition védique veut en effet que l’univers se soit développé à partir de l’énergie cosmique mise en branle lorsque le Démiurge prononça cette première formule appelant à l’éveil de toute chose Aum est composé de trois lettres : — « A » est Brahmâ le Dieu créateur, la naissance, le commencement, l’origine de la création. « A » est le son fondamental, la clé, qui se prononce sans contact avec aucune partie de la langue et du palais. C’est le son le moins différencié de tous, celui qui fait dire à Krishna dans la Bhagavad-Gita : « Parmi les lettres je suis le A et le Binaire des mots composés ; c’est moi qui suis le temps infini ; je suis le Dieu dont la face est tournée de tous côtés » ; le son de la lettre A, part du fonds de la cavité buccale, Il est guttural. — « U » est Vishnu le Dieu, le monde intermédiaire ; la Vie, la continuation, mais aussi le rêve de Vishnu préparant le cycle de vie à venir. « U » (prononcé ou) se souffle depuis la base même de la plaque de résonance de la bouche jusqu’à son extrémité. Il représente exactement le mouvement en avant de la force, qui débute à la racine de la langue et vient finir sur les lèvres. — « M » est Çiva le Dieu destructeur, l’achèvement, la mort ; le monde céleste. « M » correspond au dernier son de la série labiale, car on le produit avec les lèvres closes.

UNSPECIFIED - MAY 24: Pierre Teilhard de Chardin (1881-1955) french priest, theologian, scientist, (Photo by Apic/Getty Images)
Pierre Teilhard de Chardin (1881-1955)

Que signifie l’émer­gence d’une harmonisation des esprits, fondée sur le respect des divergences et la liberté individuelle ?

Tout d’abord, il est possible que cette émergence de la conscience collective soit une étape totalement naturelle pour une civilisation appelée à devenir planétaire. Il existe un  chemin initiatique univer­sel  bien marquée dans le développement individuel, et conduisant à l’harmonisation moi-Soi dans lequel se retrouvent pratiquement toutes les religions et toutes les cultures, à toutes les époques qui nous sont connues. Il prend bien sûr des noms et des formes un peu différentes, mais le pattern de base est clairement reconnaissable, de même que l’état de conscience final. Ce grand penseur que fut le père Pierre Teilhard de Chardin, anthropologue qui a concouru à la découverte de lle-grand-aventurier-teilhard-chardin-haut-reconcilier-demarche-scientifique-pensee-spirituelle-ci-contre-avec-abbe-breuil-1935-explorent-tomtheilard-en-chine‘Homme de Pékin, avait mis en lumière une évolution croissante de la conscience individuelle sur terre. Il s’agissait pour lui d’un processus constant (même s’il n’était pas uniforme) stimulant la prise de conscience dans le vivant. Et pour cette raison, il entrevoyait une conscience primitive jusque dans la matière et les formes de vie primitives, subissant une attraction irrésistible vers des formes de conscience plus hautes.

Il sentait que l’être humain était arrivé à un seuil, un plafond dans le développement de la conscience individuelle, et se deman­dait quelle allait être la teneur de la nouvelle voie d’évolution qui allait s’ouvrir pour l’humanité. Or il lui paraissait absolument certain que cette évolution de la conscience continuerait (comme elle l’avait toujours fait) à favoriser la plénitude de la conscience individualisée. Teilhard était aussi un visionnaire et dans son œuvre maîtresse, L’Énergie humaine, il mentionne avoir vécu des états de conscience transcendants. Il entrevit que cette nouvelle voie serait une nouvelle dimension de conscience collective, l’interpénétration des esprits créant une sorte de supra-conscience planétaire – qu’il nomma le Point Oméga. «Nous allons vers un état supérieur de conscience générale, liée à une synthèse ulté­rieure de nos consciences particulières », dit-il dans Le Phénomène spirituel (p. 128).

Mais dans cette supra-conscience collective, chaque individua­lité humaine – chaque Soi ou monade –  serait encore plus pleine­ment « soi-même » tout en participant à la conscience planétaire. Pour lui, la conscience planétaire (ce qu’il nommait l’esprit de la Terre) n’avait fait, tout au long de l’évolution de la planète, que d’évoluer vers une plus grande conscience. Mais bientôt, avec l’interpénétration croissante des esprits humains, elle allait être transfigurée dans une toute nouvelle dimension de conscience – qui continuerait alors son évolution sans fin vers le Point Oméga, car pour Teilhard, ce Point Oméga n’était pas un état final mais un attracteur vers une plus grande conscience.

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Teilhard écrivait Le Phénomène spirituel en 1937. En ce début du XXle siècle. En raison de sa démographie incontrôlée, notre évolution sur terre a dépassé un point de non-retour vers une catastrophe planétaire. Seul un saut qualitatif géant dans la conscience collective pourra dévier cette courbe fatidique : saut vers un état harmonisé de toutes les consciences terrestres, et prise de conscience abrupte que nous sommes des humains appartenant à la Terre – et responsables de la Terre –avant d’être de tel pays ou de telle religion. Ce saut est non seulement inéluctable si nous voulons survivre mais il va devoir se passer dans un temps humain très rapide. Nous sommes là dans un ordre de temps d’un siècle seu­lement pour avoir encore la possibilité de redresser ou limiter les effondrements en chaîne des systèmes écologiques.

Il nous faut donc créer et construire une véritable conscience collective humaine en harmonie avec et dans la conscience glo­bale de Gaïa. Ce doit être, pour chacun d’entre nous, un effort constant pour s’harmoniser avec notre environnement humain et naturel car c’est bien dans l’esprit de chaque individu que ce saut peut être amorcé. Les esprits individuels vont déclencher en eux-mêmes un saut géant dans leur état de conscience, qui va se diffuser et se répercuter de proche en proche en tissant un gigan­tesque réseau de consciences connectées. Ceci jusqu’à un seuil, où, soudain, la conscience planétaire entière sera embrasée et opérera ce fameux saut collectif.

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