Le message d’Orion dans le Finis Gloriae Mundi



fulcanelli pyramide 1Il y a une quinzaine d’années (en 2000) nous avions laissé fuité comme on dit et de façon bien imprudente certaines informations relatives au synopsis du Finis Gloriae Mundi trouvé au domicile de son disciple et consignée par Jean Laplace. Yves Artero les avait aussitôt reprises sur son blog (sources de mon site prismeshebdo mais disparu aujourd’hui). Dans cette divulgation une erreur avait été commise et elle fut répétée également à des milliers d’exemplaires via la propagation des réseaux. Il convient à présent d’en toucher un mot mais voyons les faits.

Dans ces notes il est dit que des instructions avaient été laissées à l’attention de Julien Champagne pour exécuter une illustration du troisième livre, consignes se trouvant au dos d’une photographie avec les instructions précisant que l’arrondi du cadre devra être exploitée pour introduire d’un côté les pyramides d’Égypte noyées sous les eaux avec le mot CHTHES inscrit dans un phylactère et de l’autre les mêmes pyramides dans un paysage en feu ou ayant subi l’épreuve du feu avec le mot AYRION. En fait c’est à ce niveau que se situe l’erreur car Ayrion ici n’a aucun sens , en revanche ORION oui et il fallait lire (en grec) le mot Orion  Ὠρίων qui peut dans une translittération approximative s’écrire effectivement Ayrion !..

A ce sujet il convient de remarquer que puisque des instructions avaient été laissées post-mortem que l’affirmation d’Eugène Canseliet comme quoi ce manuscrit ne devait pas voir le jour est plus qu’équivoque car sinon pourquoi laisser des instructions ? .. ca ne colle pas.

orionban

Dans notre troisième opus nous aurons l’occasion de faire le point sur ce dossier épineux  qui préoccupa le Maître au soir de sa vie et c’était d’ailleurs la première fois qu’il abordait enfin ce sujet sous la bannière duquel il s’était rangé en compagnie de la Hiérophanie d’Héliopolis.

1- Orion, un géant aveugle qui marche à la rencontre du Soleil.

Examinons tout d’abord le mythe sans oublier que notre savant était avant tout un fin normalien au fait de ses classiques et qu’il maitrisait la littérature grecque. Pour la mythologie grecque, elle représente Orion, un chasseur légendaire qui se vantait de pouvoir tuer n’importe quel animal. Dans certaines versions de la légende, il fut tué par le Scorpion, qui a été placé à l’opposé de la voûte céleste par les dieux qui les ont ainsi séparés afin qu’ils ne soient jamais au-dessus de l’horizon en même temps. Il fut astérisé en la constellation de ce nom par Zeus.

Comme tous les mythes de nombreux épisodes aux multiples rebondissements étoffent sa légende mais nous retiendrons que celui de son aveuglement.

Orion gagne l’île de Chios. Accueilli à la cour d’Œnopion qui régnait sur Chios, Orion tomba amoureux de Mérope, la fille du roi. Œnopion voulait se débarrasser de ce prétendant encombrant. Il décida donc de promettre la main de sa fille à Orion, à condition que celui-ci débarrassât Chios de tous les fauves qui s’attaquaient aux hommes et aux troupeaux. Le roi était persuadé qu’il n’y parviendrait pas, mais Orion, excellent chasseur, n’eut aucun mal à remplir ladite condition. Lorsqu’il revint demander la main de Mérope, Œnopion renia sa promesse, l’amoureux se fâcha et saccagea le palais. Il fut ligoté tant bien que mal par l’armée lancée par le roi.

Pour le punir, Œnopion l’aveugla et l’abandonna sur le rivage. Orion marcha alors droit devant lui à travers la mer jusqu’à l’île de Lemnos et fut attiré par les forges d’Héphaistos, qui accepta de lui prêter Cédalion, son assistant.

Le géant guidé par l’enfant rentra dans la mer et marcha vers l’est face au Soleil (c’est le sujet d’un tableau de Nicolas Poussin (1658) aussi célèbre qu’énigmatique). Pendant sa marche, Orion recouvra miraculeusement la vue. Les connaisseurs de la vie de Fulcanelli et ceux qui ont lu mon premier ouvrage (Portrait d’un alchimiste du XXème siècle) auront reconnu sans peine à la lecture de ce récit les principaux motifs qui ont guidé la vie de Fulcanelli. Ils auront également perçu qu’Orion renvoie à un autre géant prisé par l’Adepte et qui le cite bien volontiers : Saint-Christophe (Offérus) portant le Christ sur ses épaules.

Orion_constellation_Hevelius

2- Orion et le zodiaque

Orion n’est pas une constellation quelconque, les sept étoiles les plus brillantes forment un homme ou un nœud papillon (ou un sablier) facilement identifiable. Quatre étoiles très brillantes forment un rectangle caractéristique au milieu duquel se trouve un alignement de trois autres étoiles, les  » ROIS MAGES « , qui constituent une signature remarquable. La constellation a la particularité d’être visible depuis les deux hémisphères, est c’est certainement la raison de son importance dans le ciel.

Le géant Orion ne fait pas partie des 12 constellations du Zodiaque, mais il touche le cercle, comme si la figure marchait à proximité, la figure semble marcher sur l’eau et traverser le fleuve de la constellation Eridan (Eridanus) qui doit son nom à un fleuve de la mythologie grecque. A gauche d’Orion il y a un grand ruban pâle qui monte dans le ciel, c’est la Voie Lactée, notre galaxie, un autre fleuve dans le ciel.

Orion est utilisé dans toutes les cultures car elle fait partie des rares constellations immédiatement reconnaissables par leur forme, elle a aussi la particularité d’être visible depuis les deux hémisphères de la terre. Orion se trouve à la croisée de la colure des solstices et de l’équateur céleste, cette position remarquable dans le ciel met en évidence l’ancien solstice d’hiver désormais dans les GEMEAUX pour notre époque actuelle, cela à cause de la précession des Equinoxes.

Camille Flammarion, collègue de Fulcanelli qui lui rendait visite à l’Observatoire avait d’ailleurs écrit sur Orion et estime  » qu’il ne faut pas avoir une imagination superlativement vive pour découvrir dans cet arrangement d’étoiles un géant à la brillante ceinture » … Ceinture qui fut également l’objet de plusieurs commentaires.

Mais quel est le rapport avec les Pyramides. Voyons d’abord l’importance d’Orion dans le culte Égyptien. Les anciens utilisent le Soleil pendant la journée, l’année, mais aussi sa course dans la Grande Année Cosmique de 26 000 ans. Pendant un solstice, le Soleil ne changeait presque pas sa position pendant 40 jours. Ainsi le dieu Horus se bat pendant 40 jours en enfer contre son oncle Seth tout comme Jésus se bat pendant 40 jours dans le désert contre Satan avatar du Dieu Egyptien Seth (Sata).

C’est le combat du jour contre la nuit, dans la journée le Soleil se leve à l’horizon (Horus Seth) le jour, et se couche au Sun Seth la nuit. A ce moment là, Osiris est aveugle, son ancien nom Ausar (Azar ou Asar) est phonétiquement très proche du personnage de  Lazare de la Bible.

lazare
résurrection de Lazare, Léon Bonnat

Orion et la figure du chasseur : Sah

On retrouve dans le mythe égyptien les origines du mythe grec avec la figure du chasseur SAH : A l’époque archaïque de l’Egypte, la constellation Orion est identifiée comme étant  SAH (ou Sahu) sa forme est identique, c’est un homme marchant à l’horizon. En tant que dieu du ciel, SAH  été connecté avec le dieu Sopdou également une personnification de la constellation dOrion. Selon les Textes des Pyramides, Horus-Sopdou est le fruit d’Osris-Sah  et Isis-Sopdet.

SAH (2)SAH est appelé  » père des dieux  » très probablement parce que Orion précède Sirius et le lever héliaque qui marque le début de l’année égyptienne, il est le fils de Re le Soleil) et de Nout (la Voie Lactée). SAH préside donc au cours du cycle des festivals tout au long de l’année à travers laquelle les dieux se manifestent, Orion et Sirius sont donc étroitement en relation avec Osiris et Isis.

 3- Orion et les Pyramides : théorie de la corrélation

C’est l’archéologue égyptien Selim Hassan qui, le premier, rompit le carcan darwiniste dont était entourée l’égyptologie depuis Champollion et émit l’hypothèse selon laquelle il existerait un lien entre certaines étoiles et les pyramides. Samuel B. Mercer, Virgina Trimble, Alexander Badawy et plusieurs autres archéologues s’engouffrèrent dans cette brèche au cours des décennies qui suivirent. Alexander Badawy affirmait notamment que les soi-disant conduits d’aération de la chambre du Roi dans la pyramide de Kheops avaient en réalité été construits de façon à être orientés vers les étoiles circumpolaires pour le conduit nord, et vers les étoiles du Baudrier d’Orion lors de son passage au méridien pour le conduit sud. Selon lui, le passage nord était destiné à favoriser la transmigration de l’âme des pharaons vers les immuables étoiles circumpolaires, et le passage sud était destiné à rejoindre Orion.

alignement orion
En 1994 parut à Londres « The Orion Mystery – Unlocking the Secrets of the Pyramids », en français : « Le Mystère d’Orion – Dévoiler les Secrets des Pyramides. » Ce livre était l’œuvre de Robert Bauval, ingénieur en travaux publics d’origine belge, mais né à Alexandrie et passionné à la fois d’égyptologie et d’astronomie. Dans cet ouvrage, Bauval établit scientifiquement le lien entre les trois plus grandes pyramides de Gizeh : Kheops, Khephren et Mykerinos, et les trois étoiles du Baudrier d’Orion : Mintaka (Delta d’Orion), Al Nilam ((Epsilon d’Orion) et Al Nitak (Zéta d’Orion). C’est Al Nitak qui, il y a quatre mille ans passait quotidiennement dans l’exact prolongement (mesuré par Flinders Petrie selon un angle de 44°30) du conduit sud de la Chambre du Roi de la grande pyramide.

 Selon Robert Bauval et Graham Hancock, coauteur de son ouvrage, la véritable justification de la grande pyramide se trouve dans les étoiles.

La précession, phénomène dû à la rotation de la Terre, amène les constellations à modifier leur position au cours d’un cycle de 25980 ans. A l’aide de calculs informatiques déterminant la position des astres au-dessus des pyramides en 2 500 av. J.C., Bauval et Hancock constatèrent que l’une des galeries sud de la grande pyramide était très exactement orientée vers Sirius, étoile associée à la déesse égyptienne Isis. En revanche, l’axe des autres galeries sud se prolongeait vers la plus proche des trois étoiles du Baudrier d’Orion. Selon l’ancienne religion solaire de la vallée du Nil, cette constellation était censée abriter le dieu Osiris, en une époque lointaine nommée Zep Tepi, ce qui signifie « Au Commencement ».

Pour Bauval et Hancock, ces orientations ne sont pas fortuites. Selon eux, les bâtisseurs ont délibérément édifié la Grande Pyramide de telle manière que les galeries internes soient alignées sur ces étoiles. La thèse sur la relation entre les pyramides et le Baudrier d’Orion fut renforcée lorsque Bauval remarqua que la troisième pyramide, la plus petite, n’était pas parfaitement alignée sur les deux autres.

En examinant de près la constellation d’Orion, il constata que les trois étoiles affichaient le même décalage entre elles. Les trois pyramides de Gizeh pouvaient donc constituer une représentation symbolique de ces étoiles.

Toutefois, l’angle du baudrier d’Orion ne correspondait pas exactement à la disposition des pyramides de Gyzeh. Retournant à leur ordinateur, Bauval et Hancock s’aperçurent que le seul moment où les étoiles du Baudrier d’Orion coïncidaient parfaitement avec la position des pyramides se situait en 10 500 av. J.C.. Ils en déduisirent que les plans du site de Gizeh remontent à plus de dix mille années avant la naissance de Jésus-Christ !
correlation orion diagramme

Conclusion provisoire : l’Atlantide de Fulcanelli (à suivre)

Il est intéressant de constater au travers de ces quelques aperçus que l’Adepte avait déjà il y a plus de 90 ans associé la constellation d’Orion aux Pyramides et celles-ci à l’Atlantide. Il reste à savoir comment et pourquoi d’autant qu’il avait son idée sur la localisation de l’Atlantide.  à suivre …

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