du Sel et de la Trinité selon Schwaller de Lubicz


La trinité (Soufre-Mercure-Sel) engendre le quaternaire (Feu-Air-Eau-Terre). La jonction du Feu et de la Terre (abstrait et concret) relie la fin de la série à son commencement. Diagramme d’après Schwaller et VandenBroeck.

Du Sel.
Selon Pythagore, le Sel se situe entre l’eau et le feu d’une manière qui est intimement liée à la terre, à laquelle il donne sa sécheresse. Ici, on trouve un mixte qui suggère à la fois un élément et un principe. Sa connexion au feu se fait sentir dans les associations hermétiques des éléments (la triade sulfurique, le feu et l’air, se caractérise par la chaleur; la triade mercuriale, air et l’eau, est caractérisé par l’humidité ou l’humidité, tandis que la triade saline, celle de l’eau et de la terre, se caractérise par la froideur; cependant, il est le sel sec, sa qualité dessiccative ne pouvant venir que du feu.
Le Sel, une fois isolé sur le plan philosophale offre une couleur blanche et brillante. C’est l’opposé de l’humide. C’est avec l’aide du feu et du soleil qu’on peut le libérer et alors il délivre son eau. Manger le sel provoque la soif, c’est connu. Cette sécheresse, déjà évoquée dans le système cosmique présocratique a formé notre imaginaire, car elle est toujours liée au feu, à la chaleur et la lumière.
Ainsi, la participation à quantité égale de feu, de soufre et de chaleur (+) comme de l’eau, du mercure, et l’humidité (-), fait qu’il peut être comparé à une réaction de neutralisation chimique dans lequel les valeurs positives et négatives deviennent égalisées électriquement. Cette condition de neutralisation est pour l’égyptologue Schwaller de Lubicz le terrain même de l’être dans lequel nous sommes situés existentiellement et phénoménologiquement (tout dans la nature, étant spécifié et individué selon le Sel). Ainsi, nous pouvons voir l’existence dans sa réalité, comme une réaction de neutralisation entre une fonction active sulfurique (le divin, le logos, l’eidos) et une substance mercurielle passive (prima materia). La recherche de la Pierre Philosophale se fait par le soufre coagulant et le mercure nourricier au travers du cinabre.   Aaron Cheak
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Commentaire  :  Schwaller de Lubicz, ‘Le monde de la trinité’, Notes et propos inédits, I, 65-6 :
‘La Trinité , c’est-à-dire les Trois Principes, sont la base de tout raisonnement, c’est pourquoi dans toute «chaîne de genèse» il faut avant tout établir la Triade de base qui sera le Triade particulière. Elle comprend toujours d’abord une donnée abstraite ou nourricière, une donnée de mesure, de rhythmisation, de fixation et, finalement, une donnée concrète ou fixée comme semence. C’est ce que les philosophes hermétiques ont transcrit concrètement, symboliquement, par Mercure, Soufre et Sel, jouant sur l’apparence métallique où le Mercure métallique joue le rôle du substance nourricière, le Soufre étant coagulant de ce Mercure, le Sel est le produit fixe de cette fonction. En généralisant: tout dans la Nature étant Espèce formée, sera Sel: tout ce qui coagule une nourriture sera Soufre ou de nature de Soufre, depuis le chromosome jusqu’au caillé du lait. Tout ce qui es coagulable sera Mercure, quelle que soit sa forme’.
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L’Alchimie de l’embryongenèse
Extrait: Le Temple de l’Homme, I, 77-8/I, 42 :
‘En biologie le grand mystère est l’existence, chez tout être vivant, de l’albumine ou des matières albuminoïdes (protéïniques). L’une des substances albuminoïdes est coagulable à la chaleur (le blanc d’œuf en est le type), l’autre ne l’est pas. Le type de cette dernière est la substance albuminoïde portant le spermatozoaire. Le sperme albumonoïde ne peut pas être coagulable puisqu’il porte le spermatozoaire coagulant la substance albumonoïde de l’ovule féminin. Dès qu’un des spermatozoïdes a pénétré l’ovule, celui-ci se coagule à sa surface et empêche toute autre pénétration: la fécondation a eu lieu. [Cette impénétrabilité n’est pas en réalité provoquée par un obstacle matériel, la coque solide, mais par le fait que deux polarités énergétiques égales se repoussent.] Le spermatozoaire joue donc le rôle d’un feu « coagulant vital » comme le feu vulgaire coagule l’albumine féminine. C’est l’action d’un feu masculin en un milieu passif, froid, féminin. Il y a toujours encore, ici, des porteurs matériels de ces énergies, mais ils manifestent l’existence d’une énergie à l’aspect mâle actif, et d’un aspect féminin passif qui subit. Le feu ordinaire coagule brutalement le blanc d’œuf, mais le spermatozoaire le coagule doucement en le spécifiant en embryon de son espèce. Ceci est une image qui montre que la virtualité de la semence passe à l’effet défini à travers la coagulation d’une substance passive, semblable à l’action d’un liquide acide en un liquide alcalin formant un sel défini. Or le spermatozoaire, pas plus que l’albumine mâle, n’est acide, mais il joue animalement le même rôle; le feu ordinaire n’est ni mâle ni acide, il est pourtant le type de l’action mâle et acide. Ceci, et d’autres considérations, incitent le philosophe à parler d’une Activité positive, acide, coagulante, sans porteur matériel, et d’une Passivité, substance négative, alcaline, coagulable, également sans caractère matériel. De leur interaction résulte le première coagulation encore non spécifiée, l’Unité ternaire, aussi appelée le « Verbe créateur » parce que le Verbe, en tant que parole, ne signifie que le Nom, c’est-à-dire la définition de la spécificité des choses’.
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